Bien que la loi oblige à assurer un accueil
minimum au service d'urgences, la
grève des urgentistes risque de perturber fortement l'accès aux soins durant la période des fêtes de fin d'année...et plus...
En effet lors d'un point
presse le 4 décembre, l'Association des médecins urgentistes de France (AMUF) a
appelé à une grève illimitée dans les services d'accueil des urgences.
Patrick Pelloux,
président de l'AMUF, a précisé que cet appel à la grève ne concernait pas la
loi de santé proposée par la ministre Marisol Touraine et présentée au
Parlement début 2015. Il a expliqué qu'il s'agissait d'un problème interne à
l'hôpital.
plusieurs revendications sont mises en avant par les médecins oxyologues dont la transposition (plus exactement l’application) dans le droit
français de deux directives européennes (1) concernant certains aspects de
l'aménagement du temps de travail, dit aménagement qu'ils souhaiteraient voir limiter à 48
heures par semaine (39 h de travail clinique posté et 9 heures de travail non
posté), avec une revalorisation salariale des gardes du soir et du week-end.
L'Amuf défend aussi l'idée d'une indemnité de
sujétion identique pour les gardes quel que soit le statut du médecin :
praticien hospitalier, praticien à diplôme hors Union européenne (Padhue),
professeur des universités-praticien hospitalier (PU-PH). Cette uniformité
verrait un alignement sur le montant actuel perçu par les PU-PH.
A noter que les
médecins généralistes et certains spécialistes ont également appelé à la grève
lors de la période des fêtes de fin d'année (entre le 24 et le 31 décembre).
Leurs revendications portent sur le projet de loi de santé de la ministre
Marisol Touraine à laquelle les médecins de ville s'opposent, et ceci particulièrement pour le
tiers payant obligatoire (TPO).
Si les médecins hospitaliers ont des revendications justifiées car liées à leurs conditions de travail de plus en plus difficiles, "La Vie Hospitalière" pense que les médecins libéraux et cliniques privées devraient prendre plus de recul..le fait de s'opposer au tiers payant obligatoire prévu dans le cadre de la loi de santé apparaît discutable, bien des intérêts sont en jeux évidemment, mais le patient dans tout ceci n'a t'il pas son mot à dire?
Si le tiers payant obligatoire permet à l'usager d'avoir un accès aux soins facilité pourquoi pas.
Pour rappel la ministre Marisol Touraine a fait valoir "que le tiers payant, mesure de simplicité et d’efficacité, était déjà une réalité à l’hôpital, dans les laboratoires, dans de nombreux cabinets de radiologie et dans les pharmacies".
Le projet de loi
qui a été présenté, le 19 juin, en Conseil des ministres prévoit d’ici
2017 la généralisation du tiers payant à tous les assurés.
Si les médecins
libéraux s'accordent à dire qu'il faut étendre "un tiers payant social"
à davantage de patients précaires, une grande majorité apparaît contre le tiers
payant obligatoire...
Prenant pour référence une enquête réalisée en octobre
2013 par la Fédération des médecins de France (2) (FMF), auprès de cabinets privés, seuls 12,5 % des
praticiens interrogés seraient satisfaits du TPO, alors que 78,7 % seraient contre…il est vrai que les dépassements d'honoraires peuvent se retrouver limités...
L'usager, encore une fois, dans tout ceci, est-il vraiment pris en considération?
Le temps sera probablement
le meilleur médecin face aux maux qui rongent notre société…
1) Directives
européennes : 2003/88/CE du 4 novembre 2003 et 93/104/C4 du 23 novembre
1993.
2) Fédération de médecins libéraux.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire