"La Vie Hospitalière" rappelle le communiqué diffusé par le Mouvement de Défense de l'Hôpital public (MDHP) il y a un peu moins de quatre mois, cedit communiqué est pour le moins toujours d'actualité car la situation ne s'améliore pas en France, et tout particulièrement pour la santé, le social et tout ce qui suit...
La nature à horreur du vide...il est d'une évidence que le malheur des uns fait le bonheur des autres...
"Force est de déplorer les réponses catégorielles pour ne pas dire corporatistes des différents secteurs de la santé face au plan de réduction de 10 milliards des dépenses de santé annoncé par le gouvernement.
Tout le monde est favorable aux économies à condition qu’elles soient faites par le voisin. Chacun explique que les autres peuvent faire de grands efforts et dans une belle unanimité les syndicats de médecins libéraux, la fédération de l’hospitalisation privée (FHP) et le MEDEF montrent du doigt l’hôpital public, qui représente à lui seul non pas 50%, comme ils disent, mais 34% du budget de la Sécurité sociale. Pourtant les effectifs des hôpitaux publics ont diminué d’au moins 20 000 au cours des 5 dernières années, cependant que les passages aux urgences hospitalières ne cessaient d’augmenter dépassant les 17 millions par an.
Le MDHP estime que les économies doivent respecter les principes suivants :
1) Il ne faut plus diminuer les dépenses publiques en augmentant les dépenses privées (montant des primes d’assurances complémentaires, subvention des contrats collectifs d’assurances santé d’entreprises, reste à charge des patients secondaire à une sous-valorisation du secteur1). L’augmentation de la dépense privée non seulement aggrave les inégalités mais coûte finalement plus cher à la collectivité et diminue lourdement l’efficience de notre système de santé.
2) Les économies ne doivent porter ni sur la recherche ni sur les investissements et la modernisation de notre système de santé (notre pays manque dramatiquement d’IRM). Les économies doivent porter sur le fonctionnement, l’organisation, la gestion et la réduction des rentes versées aux industriels de la santé (cf. l’affaire Lucentis/Avastin).
3) Il faut que la Sécurité sociale et la Haute Autorité de santé (HAS) définissent un « panier de soins » solidaire et que la Sécurité sociale cesse de rembourser des prescriptions non justifiées (médicaments remboursés à 15 ou à 35%, cures thermales, médecines dites alternatives, médicaments princeps quand il existe dans la même classe des génériques ayant le même rapport bénéfice/risque…). Il est grand temps que la France adopte une modèle médico-économique d’évaluation des nouveaux médicaments et dispositifs médicaux.
4) Il faut utiliser les données de santé pour analyser avec les professionnels les disparités des pratiques médicales régulièrement dénoncées par la Sécurité sociale et la Fédération hospitalière de France (FHF), pour discuter avec les professionnels concernés comment réduire ces disparités, et pour mieux évaluer la pertinence des soins et des techniques mises en œuvre.
5) La prise en charge des patients atteints de maladies chroniques supposent une révision de la tarification à l’activité (T2A) et du paiement à l’acte, qui incitent à la multiplication des actes et à la concurrence au lieu de promouvoir la concertation entre la ville et l’hôpital, et entre les professionnels de santé, notamment entre médecins et infirmières.
6) Il faut en finir avec ce système absurde ou chaque médecin hospitalier doit choisir entre défendre la Sécu ou défendre son hôpital, et où les soignants doivent toujours faire plus (T2A oblige) avec toujours moins de moyens (respect de l’ONDAM oblige). La souffrance des soignants a pour conséquence la dégradation de la qualité des soins. La France a reculé à la 9ème place dans l’évaluation internationale des systèmes de santé.
7) Enfin, il faut réduire le millefeuille bureaucratique inhérent à la mixité et au bicéphalisme de notre système de santé. Chaque feuille de santé est traitée deux fois, une fois par la Sécurité sociale et une fois par les assurances complémentaires, si bien que nous dépensons de double de la moyenne des pays de l’OCDE pour la gestion de la Santé (soit plus de 15 milliards). Il convient également de débureaucratiser les hôpitaux et les Agences régionales de santé (ARS) pour consacrer les ressources en priorité aux équipements et aux soins.
Le plus simple mais le pire consisterait pour le gouvernement à continuer à réduire la progression de l’objectif national des dépenses d’assurance maladie (ONDAM) mettant ainsi plus de 50% des hôpitaux en « déficit », ce qui les oblige à poursuivre sans fin un redressement financier illusoire en réduisant le nombre de personnels encore et toujours, au détriment des patients."
Anne Gervais
Pour le Mouvement de Défense de l'Hôpital Public, les médecins des hôpitaux :
André Grimaldi, Nathalie De Castro, Bernard Granger, Anne Gervais, Jean-Charles Deybach, Véronique Leblond, François Bricaire , Jean-Yves Delattre , Jean Paul Vernant, Paul Legmann, Agnès Hartemann, Marie-Paule Vazquez, Noël Garabédian, Christian Richard, Marie-Germaine Bousser.
jeudi 21 août 2014
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