Une femme a perdu vendredi son bébé, mort in utero, faute d’avoir
été hospitalisée rapidement. En théorie la maternité de Port-Royal à Paris (Groupe
Cochin-Port-Royal) où elle devait accoucher n’avait pas de lit disponible dans l’immédiat…elle
avait été renvoyée chez elle pour quelque heures pour son rendez-vous, son cas n’ayant pas un caractère d’urgence à
première vue...
Dans cette affaire malheureuse, la femme avait été dirigée vers
les urgences (plusieurs heures après) l'hôpital étant saturé, rappelant aussi
que le couple avait demandé une admission dans un autre établissement…en vain…et
la femme a du rentrer chez elle...dans la nuit de jeudi à vendredi, le couple est
reparti aux urgences, où un médecin ne peut que constater la mort in utero du
bébé.
Il n’y avait pas de chambre de libre pour recevoir cette femme
et c’est bien là le premier problème de taille qui apparaît et fait ressortir le fait que
la politique menée actuellement de restriction des personnels pour des raisons
de coûts entraîne aussi des réductions de moyens par la force des choses (ici fermeture de lits).
Rappelant tout autant que les personnels travaillent en flux tendu de plus en plus alors
que l’on parle d’humanisation des hôpitaux (et les personnels dans tout ceci ?...)
il y a bien évidemment des arrêts maladies et dans la logique du "marche ou
crève" on ne remplace pas les personnels manquants…de là on ferme des lits…c’est
tellement facile (mais aussi contre productif…) voire on restructure créant les
conditions favorables même à la fermeture de services…
C’est la même chanson partout, la preuve c’est qu’à Port
Royal : 19 lits sont fermés par manque de personnel !... Là c’est bien
une triste réalité qui démontre l’aspect néfaste de la politique menée depuis
des années.
Pour nous les grands
responsables sont aussi de grands coupables…et quelque soit les prétextes
invoqués : si il y avait eu plus de
lits ouverts à Port-Royal il est fort probable que le cœur du bébé ne se serait
pas arrêté…
Des situations comme celle qui est arrivée ce n’est pas la
faute à pas de chance, c’est en partie la faute à la politique engagée qui vise à
rentabiliser les services hospitaliers publics qui sont de plus en plus surchargés et qui ne peuvent
plus assurer leurs missions pleinement pour les patients.
Ainsi prendre le temps de
parler aux patients c’est déjà devenu une possibilité de plus en plus rare pour
les soignants qui sont aujourd’hui en quelque sorte chronométrés dans leurs
activités…il faut du chiffre!...Qu'importe les mots... aujourd’hui ces derniers ont été rattrapés par les
chiffres, les statistiques, la rentabilité est devenu l'objectif .
Il faut revenir à plus de raison, plus d’humanité dans les hôpitaux
et tout redeviendra dans l’ordre…avec le temps, car il y a déjà bien des
mauvais coups portés au service public hospitalier et bien des soignants
supportent très mal les conditions de travail qui leur sont imposées.
Il est évident qu’il faut remettre en service très rapidement
les lits fermés, et, revoir les
effectifs à la hausse, car la situation ne pourra perdurer.
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A lire:
"ls ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés : Journal de la consultation"
Par Marie Pezé
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