Les premiers éléments de l'enquête
menée par l'AP-HP à l'issue du décès d'un fœtus in utero à terme à la maternité
Cochin Port-Royal ont attestés "que les effectifs soignants, médicaux et
paramédicaux, étaient au complet et que la disponibilité des lits et des salles
permettait de recevoir les urgences"...« en revanche l'examen
médical n'a pas conduit à la décision de prendre la patiente en charge en
urgence »...
L'enquête médicale et
administrative "exceptionnelle" demandée par la ministre de la Santé,
Madame Marisol Touraine, ne donnera ses conclusions que dans le courant du mois de
mars… c’est le Professeur Bruno Carbonne (président de la collégiale des
gynécologues-obstétriciens et membre de la Commission médicale d'établissement
(CME) de l'AP-HP), et, le Docteur Pierre Panel (président du Cercle d'étude des
gynécologues-obstétriciens de la région Île-de-France et chef du service de
gynécologie-obstétrique du CH de Versailles), avec l’assistance du Professeur Christian Richard (coordonnateur
des risques associés aux soins, membre de la CME), de Madame Catherine Tardy
(cadre supérieur de santé, sage-femme à l'hôpital Tenon), de Caroline
Pradines ( cadre supérieur de santé,
sage-femme, membre de la CME) et de Madame Marie-Claude Condamine-Paire
(Direction de l'inspection et de l'audit)...
Selon l’AP-HP les effectifs
étaient au complet et les lits d’urgences disponibles…
Effectivement et heureusement des lits d'urgence sont encore disponibles (en Ile-de-France...) mais à partir du moment où
on banalise des effectifs au minimum, où on accepte un fonctionnement du type « usine à bébés » avec une
charge de travail soutenue il faut s’attendre dans le temps au pire car l’être
humain n’est pas un robot et les "clients" (patients) ne sont pas des produits, chaque cas
doit être pris en considération avec le temps nécessaire pour l’évaluation de
son état... encore faut-il avoir le temps et les lits disponibles dans les services concernés...
Dans un environnement où le travail s'effectue à flux tendu il y a bien des risques pour les
patients...c'est une vérité...ce qu'il faut pointer de l'index ce sont les méthodes de « management » de plus en plus
discutables, il y a beaucoup à revoir et de plus en plus.
Un peu plus de ménagement et moins de management! Nous l'avons déjà écrit!...
Il est temps de revenir en arrière et
surtout de penser autrement, les bureaucrates devraient mettre un peu plus la
main à la pâte et faire des stages dans les services de soins en tant qu’exécutant,
peut être auraient-ils une autre vision du monde hospitalier.
Tout ceci ne rendra pas la vie au
bébé mort in utero, ce n’est pas le premier, hélas, ce ne sera pas le dernier
si l’on continue cette politique de santé basée strictement sur la rentabilité
et ce qui est tout autant grave : la productivité avec 5.000 bébés par an…pourquoi pas 10.000
dans les années à venir avec bien évidemment autant d’effectif, on peut
toujours… faire pire.
Quant aux lits disponibles aux
urgences…nous rappelons que 19 lits sont fermés par manque d’effectifs, «
il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut point ouïr ».
Ce ne sont pas les effets mais les
causes qui doivent être prises en considération, et, la réouverture des lits apparaît indiscutablement nécessaire.
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