Cinq infirmier(e)s ont mis fin à leurs jours au cours de l’été, certain(e)s sur leur lieu même de travail.
Les organisations syndicales, qui dénoncent les conséquences des restructurations à l’hôpital, ont interpellé la ministre de la Santé.
Le 13 août, le funeste décompte s’est de nouveau enclenché. Une infirmière du service médical interprofessionnel de la région de Reims (SMIRR) s'est donné la mort. La deuxième de ce service en trois semaines. Le Parisien indique que « l'une des deux infirmières était revenue depuis peu de temps d'un arrêt de travail de plusieurs mois, après avoir dénoncé le harcèlement dont elle était victime ».
En tout, cinq infirmiers se sont suicidés durant l'été.
Le 30 juin, ce fut le cas d’un soignant de la Sarthe, qui a mis en cause la direction de son établissement dans une lettre, que s’est procurée la CGT, indique le site infirmier.com.
Suite à la minute de silence consacrée au suicide d'une infirmière du Havre le 24 juin, son mari a lu un courrier qu'elle avait laissé. Selon France bleu, elle y dénonçait la pression exercée depuis plusieurs mois par sa hiérarchie, afin de l'obliger à quitter son service.
Le 13 juin, un infirmier toulousain avait lui aussi mis fin à ses jours. Dans un communiqué, la CGT du CHU de la ville rose s'interroge sur « ce geste qui par le fait d'être sur le lieu de travail interroge tout le fonctionnement actuel du CHU » et exige « un moratoire sur toutes les restructurations au CHU ».
Pour l'heure, c’est le seul de ces suicides à avoir été reconnu comme accident du travail.
« Prévenir la survenue d’autres drames »
Plus globalement, la CGT santé déplore qu'« en dépit du protocole d’accord sur la prévention des risques psychosociaux signé par le gouvernement et huit organisations syndicales de la Fonction publique, aucune mesure concrète n’est appliquée à ce jour pour prévenir toutes les violences faites aux agents sur leur lieu de travail et pour lutter contre le harcèlement moral ». Même écho du côté de la Coordination nationale des infirmiers (CNI), sur le site de l'organisation. Dans une lettre ouverte envoyée à la ministre de la Santé, le syndicat parle de « non-assistance à personnels en danger », dénonce le « mutisme » de Marisol Touraine et demande de « prendre toutes les mesures nécessaires pour prévenir la survenue d'autres drames ».
La ministre de la Santé a fini par se dire « profondément attristée », sur le site espaceinfirmiers.fr, et a promis pour cet automne « une série de nouvelles mesures, qui s'appuieront notamment sur les travaux actuellement menés par l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) ». Elles compléteront le travail déjà engagé depuis 2012 sur la prévention des risques psychosociaux.
Source : Santé et Travail
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