Il nous faut aujourd'hui prendre de plus en plus conscience que des
orientations dictées (ou plus exactement prétextées) par un souci d'économie
budgétaire peuvent être de nature à redéfinir le nombre de lits des
établissements de santé.
Nul établissement est à l'abri de telles mesures, dictées
par la rentabilisation des services publics (le ridicule ne tue plus), sans aucune
justification réelle de toute évidence, l'intérêt général apparaît bien éloigné
de certaines décisions qui peuvent être graves de conséquences dans le temps.
Selon Le Figaro, du 31 mars 2016, la fermeture de 15.960
lits a été envisagée par le Ministère de la Santé !
Ce serait la poursuite d'orientations qui visent à
favoriser de plus en plus les
hospitalisations à domicile... dites hospitalisations dictées par le pouvoir et
qui en définitive sont loin d'être l'apanage.
Alors que la population augmente, que de plus en plus de
personnes se retrouvent dans des situations difficiles tant au niveau de la
précarité qu'au niveau de leur santé, et, qu'il est fait peu de cas des laissés
pour compte dans un monde où le profit est le leitmotiv... c'est le temps du
n'importe quoi qui laisse un goût amer pour ceux qui se posent encore des
questions sur l'avenir de notre société de plus en plus malade pour ne pas
écrire d'autres choses...
Si nous continuons dans cette vision, il sera difficile de voir bien loin, tant
l'avenir sera trouble... les établissements de santé risqueront de voir une fermeture de lits imposée par le
Ministère de la Santé ( via les ARS) pouvant par la force des choses entraîner
la fermeture pure et simple d'unité de soins, d'autant que le regroupement dans
le cadre d'un GHT peut favoriser cette éventualité !
Où allons-nous ?
La question est tout autant posée tant la menace de subir
des fermetures de lits pourrait être déterminées par on ne sait quel prétexte ?
C'est bien là tout le dilemne...
En considérant qu'il pourrait être envisagé la fermeture
en moyenne de 10 % des lits (2) au niveau national ( toujours selon "Le Figaro" dans son édition du 31
mars ), il y a quand même de quoi s'interroger, étant en droit de penser qu'il
n'y a pas de fumée sans feu...
Notre rôle est aussi d'alerter des dangers de telles
orientations sur l'emploi alors que les demandeurs d'emplois sont de plus en
plus nombreux, que la démographie augmente et avec elle encore plus de
problèmes... la fermeture de lits serait en contradiction avec le bon sens,
mais plus rien ne nous étonne aujourd'hui.
Que de contradictions effectivement !
Sachant que le Ministère de la Santé a démenti fermement
le contenu de l'article du journal Le Figaro (il est vrai qu'en ce temps de
tourmente ce dernier pouvait devenir explosif) :
"Il n'existe pas de plan de fermeture de lits, pas
plus qu'il existe de plan de fermeture des sites d'urgences..." et d'ajouter : "Il n'est pas
pertinent de réaliser une cartographie avec des chiffres issus de documents de
travail de l'administration datés et qui n'ont par ailleurs jamais été pris en
compte dans le plan d'économies du gouvernement."
Le Ministère a rajouté : « contrairement à ce que
prétend ce journal, il n'y a pas eu (et il n'y aura pas) de baisse d'effectifs.
Au contraire, Depuis 2012, près de 30_.000 soignants et non soignants en plus
ont été recrutés à l'hôpital. » (1)
La FHF intervient auprès du Ministère
Saisissant opportunément la balle au bond dans cette
guerre des chiffres, la Fédération hospitalière de France a « pris acte » de
l'absence de plan de fermeture de lits, y voyant une « évolution très significative
par rapport au plan triennal de maîtrise des dépenses de santé et à ses
objectifs ».
Mieux encore « la FHF attend aujourd'hui des pouvoirs
publics qu'ils donnent des consignes fermes aux ARS afin que prennent fin les
injonctions actuellement adressées aux établissements pour qu'ils procèdent à
des fermetures de lits d'ici 2017 ».
Une façon d'accréditer la thèse d'un double discours
ministériel entre les déclarations officielles apaisantes - sur les lits et les
effectifs (2) - et les consignes internes de restructuration...
( À suivre de très près...)
1) Ce n'est pourtant pas le cas de l'AP-HP qui a perdus
(en 4 ans) 2.353 postes statutaires.
2) Soyons attentifs toutefois, car en mars 2015, le
magazine Challenges avait jeté un
pavé dans la mare en annonçant que le gouvernement tablait sur une maîtrise de
la masse salariale de l'ordre de 860 millions d'euros à l'hôpital, soit
l'équivalent de 22.000
postes dans la Fonction
publique hospitalière.
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