Nos organisations sont engagées depuis de nombreuses
années dans la lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes. Cette
égalité dont l’idée même est aujourd’hui, dans le débat public, l’objet de
remises en cause que nous dénonçons.
L’accès à l’emploi est un moyen d’émancipation et
d’autonomie déterminant pour les femmes. Notre engagement a notamment débouché
sur plusieurs accords dans le privé comme dans la fonction publique. Cependant,
nous rencontrons de grandes difficultés pour mettre en œuvre ces accords,
notamment du fait de l’insuffisance de l’évaluation et des sanctions. La
négociation sur les questions d’égalité professionnelle et de classification
reste très insuffisante dans les entreprises, les branches et la fonction
publique.
En 2014, alors que les femmes sont plus diplômées que
les hommes, que 6 lois successives et de nombreux accords ont affirmé le
principe de l’égalité salariale, il y a toujours 27 % d’écart de
rémunération entre les femmes et les hommes. Seules 66 % des femmes
sont en emploi, alors que la moyenne est de 75 % chez les hommes et 11,6 % sont en
CDD (7,6 % des hommes).
Cet écart de rémunération est principalement lié à 4
facteurs :
- Le temps partiel, qui concerne à plus de 80% des
femmes.
- La concentration des femmes dans 12 familles de
métiers socialement et financièrement dévalorisés.
- Les inégalités de déroulement de carrière et le
plafond de verre.
- Ce que l’on pourrait appeler de la « discrimination
pure ».
Cette situation doit interpeller chacun quant à ses
responsabilités :
- Les organisations syndicales, pour s’emparer au
quotidien de l’égalité professionnelle.
- Le patronat pour que l’égalité professionnelle soit
considérée comme une priorité.
- Le législateur quant à sa responsabilité de
garantir l’effectivité du droit.
- L’éducation nationale et les structures d’accueil
des jeunes enfants pour participer à la lutte contre les stéréotypes.
Ainsi à l’occasion du 8 mars 2014, nous souhaitons rappeler
notre détermination à agir et à mobiliser les salariés pour mettre fin à ces
inégalités.
Pour cela, nous nous engageons ensemble dans les
territoires, les branches, les entreprises et la fonction publique à travailler
pour :
- Limiter le recours aux contrats à temps partiels,
renchérir pour les employeurs le coût des emplois à temps partiel et renforcer
la protection sociale des salariés.
- Promouvoir la mixité des métiers et des filières
scolaires et universitaires. De l’école à l’entreprise, lutter contre les
stéréotypes de genre, notamment par des formations dédiées.
- Dans le cadre des négociations de classification,
adopter une évaluation non discriminante des emplois, agir pour la
revalorisation des métiers à prédominance féminine et pour la reconnaissance
des compétences et des qualifications.
- Dans le cadre des négociations sur les accords
égalité dans les branches, les entreprises et la fonction publique, proposer
des dispositions pour lutter contre les inégalités de carrière.
- Dans le cadre des négociations salariales,
supprimer les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes et
s’attaquer aux mécanismes qui renforcent les inégalités (part variable,
mécanismes indemnitaires).
- Garantir la prise en compte des risques et de la
pénibilité des métiers à prédominance féminine.
- Lutter contre les inégalités de pension en
augmentant les minimas vieillesse et en renforçant les mécanismes
compensatoires.
- Avancer vers un temps de travail et une
organisation du travail permettant une bonne articulation entre vie personnelle
et vie professionnelle pour toutes et tous, ainsi qu’une parentalité partagée.
- Lutter contre les violences sexistes et sexuelles
en renforçant la prévention sur les lieux de travail et la protection des
victimes.
- Identifier et lutter contre les mécanismes du
plafond de verre et permettre l’accès des femmes à toutes les fonctions de
direction dans l’entreprise comme dans la fonction publique.
Pour atteindre l’égalité professionnelle, il est indispensable
de développer les lieux d’accueil pour la petite enfance, de répondre aux
problèmes liés à la perte d’autonomie, de renforcer les services publics
appuyés sur des emplois stables et de favoriser une politique familiale
compatible avec ces objectifs.
Nous interpellons les pouvoirs publics pour que
l’ensemble des politiques publiques soient menées et évaluées à l’aune de
l’égalité.
Nous avons l’ambition de faire vivre cette
déclaration au quotidien, dans les territoires, les branches, les entreprises
et les services publics pour que l’égalité devienne enfin une réalité.
(Communiqué de presse commun des organisations syndicales CFDT, CFE , CFTC, CGC, CGT, FSU, Solidaires, UNSA)
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