"La Vie Hospitalière"

jeudi 24 octobre 2013

Fermeture de l’Hotel-Dieu : la population en danger



La population est en danger : nous demandons un arrêté municipal pour interdire la fermeture des urgences de l’Hôtel-Dieu le Moratoire étant non respecté.

Le Conseil de Paris s’est prononcé le 14 octobre 2013 contre la fermeture des urgences de l’Hôtel-Dieu et pour un moratoire sur l’ensemble des transferts de services et organisation des urgences. 

Ce vœu donnait tout pouvoir à l’Exécutif municipal parisien (Monsieur Bertrand Delanoé et Madame Hidalgo) pour faire geler les restructurations en cours sur l’Hôtel-Dieu afin qu’aucune évolution irréversible ne soit engagée sur le site. Il rejoignait l’instruction du ministère de la santé du 10 juillet dernier.

Force est de constater que ni le vœu ni l’instruction ministérielle ne sont suivis d’effets.




Hier, ordre a été donné aux pompiers de la caserne du secteur Sévigné de se diriger vers d’autres hôpitaux.
Tous les 2 jours, une caserne de moins déposera les patients aux urgences de l’Hôtel-Dieu pour aller saturer un peu plus les services d’urgences de la capitale avec des conséquences, comme avait averti le Général Médecin chef des services de la Brigade des Sapeurs Pompiers de Paris (BSPP) Laurent Domanski dans la revue professionnelle Allo 18 (numéro de septembre-octobre 2013), « … en terme de couverture opérationnelle, de disponibilité des véhicules de secours, et de conséquences logistiques et financières … Cette fermeture est un véritable enjeu. Nous ne pouvons pas rester sans rien faire,… »

Les élus et candidats à la Mairie n’ignorent pas la gravité de la situation :

 Des urgences parisiennes saturées à plus de 200% ;
 une surmortalité liée à l’attente aux urgences prouvée par toute la littérature scientifique ;
 le sacrifice d’un hôpital situé à un carrefour géographique stratégique avec un gâchis d’argent public puisque l’Hôtel-Dieu a été largement rénové et parfaitement aux normes de sécurité des soins, notamment d’urgences.
 Une maltraitance des équipes de soins par la direction générale de l’AP-HP, tant dans les méthodes de management que dans la surcharge de travail inacceptable, qui, in fine, se fait au détriment des malades (dans l’indifférence notamment de Mme Hidalgo, ancienne inspectrice du travail).

 Enfin et surtout, la santé des patients dont l’attente aux urgences va s’aggraver, dupés par l’idée faussement répandue que les urgences sont engorgées par la « bobologie » (env. 10% en réalité).

A ce stade, et avant que l’irrémédiable ne se produise, il est de notre devoir d’alerter solennellement sur les conséquences irresponsables de telles décisions de restructurations de l’hôpital au centre de Paris dans l’indifférence assumée des acteurs politiques en responsabilité.

Une telle inaction politique est coupable. Un vœu ne suffit plus : il faut des actes. Il faut que le Maire de Paris prenne d’urgence un arrêté municipal bloquant le démantèlement des urgences et de l’hôpital Hôtel-Dieu pour respecter le vœu de son Conseil. A l’instar de toute autorité ou tout responsable de santé publique à laquelle il appartient de mettre sans délai toute action en œuvre, Il lui appartient de prendre d´urgence toute mesure necessaire.

 A défaut, au 4 novembre prochain, la fermeture des urgences sera inéluctable, faute de personnel, et les patients s’accumuleront dramatiquement dans des urgences bondées. 

Fermer l’Hôtel-Dieu privera les Parisiens d’un hôpital opérationnel et aux normes, dont les services ont été refaits à neufs – notamment les urgences (120.000 par an), le plateau technique (scanner, IRM, biologie, pharmacie) et l’hospitalisation de médecine, de psychiatrie, ophtalmologie...

Responsables, faites de vos promesses des actions, ne contribuez pas à dégrader l’organisation des urgences hospitalières à Paris. En conscience et en devoir, nous lançons l’alerte.

(Communiqué de Hôpital pour tous)


C'est au nom d'une seule logique que la fermeture des urgences de l'Hôtel Dieu est décidée, cette logique est celle du profit, et uniquement du profit, voire d'intérêts qui s'éloignent de l'intérêt général.
Nous sommes aujourd'hui dans un système où il n'y a plus de place pour ce qui faisait la dignité d'un pays, tout ce qui peut amener des profits à certains est bon, et, la corruption dans le monde politique apparaît de plus en plus au grand jour.

Il n'y aura aucune miséricorde pour tous ces gens là...

Pour "La Vie Hospitalière" l'Hôtel-Dieu fait partie du patrimoine national et il doit être respecté dans sa vocation première qui était celle de porter secours aux plus démunis. 
Nous en sommes de plus en plus éloignés...

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