"La Vie Hospitalière"

mardi 11 novembre 2014

Le Centre Hospitalier de Marne-la-Vallée organise du 21 au 26 novembre une exposition sur "Les Soignants pendant la Grande Guerre"


En partenariat avec l’Association Patrimoine de la Grande Guerre et l’Association du Musée du Champ de Bataille, le Docteur Bernard  MARC,  Historien des Sciences, et le Groupe Culture du Centre Hospitalier de Marne-la-Vallée, vous proposent, à l’occasion du centenaire de la première guerre mondiale, de revenir sur le quotidien des médecins, brancardiers, infirmiers et infirmières durant cette terrible période.
Un programme riche qui sur 5 jours d’exposition, permettra aux patients, aux usagers, aux professionnels de santé et au grand public :

- De découvrir du matériel d’époque unique prêté généreusement par des partenaires et collectionneurs « maison ».
- De découvrir des ouvrages historiques.
- De participer et d’échanger lors de la conférence organisée le mardi 25 novembre de 14h à 15h30 par le Docteur Bernard MARC.



L’exposition se trouvera dans la Salle Polyvalente du Centre Hospitalier de Marne-la-Vallée et sera ouverte les :

        - vendredi 21 novembre 2014, de 9 h à 17 h30
        - samedi 22 novembre  2014, de 9 h à 17  h30
        - lundi 24 novembre 2014, de 9  h à 17 h30
        - mardi 25 novembre 2014, de 9  h à 17h30
        - mercredi 26 novembre de 9 h à 12 h.

L’ACCES EST OUVERT A TOUTES ET A TOUS.
VENEZ NOMBREUX !


lundi 10 novembre 2014

Manifestation Nationale contre l’Hôstérité, le 18 novembre


Organisée par les syndicats en lutte contre la politique gouvernementale qui  vise à toujours plus d’austérité, la manifestation nationale partira de la Gare Montparnasse dès 13 heures.


« La Vie hospitalière » appelle au soutien de cette manifestation tout en ajoutant que la politique menée actuellement va vers des orientations dictée par les accords menés discrètement par les USA et l’UE…

La casse progressive des services publics dont les services hospitaliers est une menace qui peut très bien se concrétiser si nous n’y prenons garde !

Alors il convient de prendre en considération que tout ce qui se passe en ce moment ne sont que des mesures programmées par des individus ayant aucun srupule, des traitres à l’intérêt général ! N’ayons pas peur des mots,  en effet les  « accords » qui se manigancent derrière notre dos comme  le TAFTA, et l'Accord sur le Commerce des Services (ACS ) -TISA en anglais- sont des dangers ultimes !

Avec l'ACS (par exemple)  la concurrence internationale (particulièrement celle des USA…)  aura tous les outils pour avoir, de façon irréversible, la mainmise sur les procédures d’autorisation et d’octroi de licences, les services internationaux de transport, les technologies de l’information et de la communication, l’e-commerce, les services informatiques et le transfert des données, les services postaux, de messagerie et de télécommunications, la santé et l’éducation, l’assurance et les marchés publics de services (secteurs régaliens exclus)…(pour plus d’information).

Le Traité transatlantique quant à lui permettra de casser ce qu’il reste des fondements d’un pays de manière insidieuse c’est la colonisation totale de tous les moyens, et la fin des Nations dans leurs fondements en tant que telle pour le seul bénéfice de groupes financiers internationaux à la limite mafieux.

Le pouvoir de l’argent à son paroxisme, au détriment de la démocratie (du moins ce qu’il en reste…), quant aux services publics dont les hôpitaux publics ils se retrouveront sous un véritable rouleau compresseur,  nous irons vers des situations sociales d’une gravité extrème.

Il est temps de s’opposer  
avec force à l’hégémonie
 de  la haute finance internationale.

Attaquons-nous aux causes de nos problèmes et non à leurs effets !






jeudi 6 novembre 2014

Du 24 au 28 novembre 2014 : 4ème édition de la semaine de la sécurité des patients


Cette opération annuelle de sensibilisation auprès des professionnels de santé et des usagers s’intègre désormais au programme national pour la sécurité des patients, officiellement annoncé le 14 février 2013 par Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé.
L’une des priorités de ce programme est précisément de mettre en avant le patient en tant que co-acteur de sa sécurité, thème qui est lui aussi au centre de la semaine de la sécurité des patients.



L’édition 2013 de la semaine de la sécurité des patients a remporté un vif succès dans toute la France : plus de 2 000 professionnels et structures se sont engagés et, parmi eux, des établissements de santé, des officines de pharmacie, des agences régionales de santé (ARS), des maisons de santé, des Omédits, Cclin…, des événements dans toutes les régions, plus de 24 000 affiches et 600 000 flyers commandés, un relais au niveau national avec plusieurs évènements mis en place par le ministère.


mercredi 5 novembre 2014

Ne fermez pas l'Hôpital du Val-de-Grâce !


Le Gouvernement s'apprêterait à fermer le Val-de-Grâce. Hôpital de renommée internationale, le Val-de-Grâce est depuis la Révolution le fer de lance de la médecine militaire et aujourd'hui également de la médecine civile.


L'argument budgétaire ne peut suffire ! Si la médecine militaire mérite une restructuration, le Gouvernement doit reconnaître que les hôpitaux militaires ont déjà fait beaucoup.

Le Val-de-Grâce a donné l'exemple dès 2012 en formant, avec l'hôpital Cochin, le premier Groupement de coopération sanitaire entre deux hôpitaux, militaire et civil.

Rappelons-le, hôpital militaire de réputation nationale et internationale, le Val-de-Grâce n'en est pas moins un hôpital de proximité. 87% des patients sont franciliens et parmi eux plus de la moitié viennent des arrondissements limitrophes.

Monsieur le Président, l'avenir de l'hôpital du Val-de-Grâce est entre vos mains. 
En signant cette pétition, nous souhaitons vous dire combien nous tenons à cette institution prestigieuse. 
S'attaquer au Val-de-Grâce, c'est fragiliser les troupes françaises engagées en opérations extérieures, c'est abattre un symbole de la République.

Monsieur le Président de la République, nous comptons sur vous pour refuser ce projet de fermeture insensé.

Signez la pétition lancée par Florence Berthout (Maire du Vème arrondissement de Paris)

Manifestation nationale en Belgique contre l’Austérité le 6 novembre

Pour « La Vie Hospitalière » l’austérité entraîne des mesures qui ne peuvent être cohérentes avec les besoins de la vie sociale de chaque jour, elle entraîne aussi une certaine misère qui est une sorte de cancer du corps social, car c’est toujours plus de problèmes qui en entraînent d’autres dans une spirale qui apparaît interminable et qui lamentablement remet en cause les fondements même de notre système de société.

Le Traité transatlantique on, l’a déjà remis en question sur le blog et il pourrait être une arme fatale contre les services publics, et ce dernier il se prépare petit à petit, et c’est la même politique insidieuse (à quelque chose près) qui est engagée que ce soit en Belgique ou ailleurs dans les pays dits européens...
Des mesures qui  profitent toutefois non pas aux citoyennes et citoyens mais à une bande de crapules n’ayons pas peur des mots la vérité est là.



Le 6 novembre, la manifestation organisée par la CGSLB, la CSC, la FGTB... aura pour point de départ la Gare du Nord de Bruxelles (rassemblement dès 11 heures).
Des grèves tournantes auront lieu dans les différentes provinces : Liège, Luxembourg, Limbourg et Anvers le 24 novembre , Namur, Hainaut, Flandre orientale et occidentale le 1er décembre, Bruxelles et les deux Brabant le 8 décembre. 
Une grève nationale est prévue pour le 15 décembre.
Pour les belges nos voisins et amis ces « mesures imbuvables » sont une couche supplémentaire d’austérité qui va être imposée aux wallonnes et aux wallons.
Concrètement cela signifie :

- Moins de budget pour les communes et les CPAS.

- Une diminution et une détérioration des services rendus à la population.

- Moins de moyens pour les crèches, les maisons de repos, les hôpitaux, les logements publics…

-Une baisse du budget alloué à la formation et à certaines aides à l’emploi.

Des alternatives solidaires, concrètes et efficaces existent !


lundi 3 novembre 2014

Le Traité transatlantique arme ultime de casse des services publics


Les Etats-Unis et l’Union européenne négocient depuis des années, en toute discrétion, la mise en place d’un marché transatlantique. Prévu pour 2015, ce projet implique :
 - La mise en place de nouvelles institutions transatlantiques - comme le Conseil Economique Transatlantique - qui agissent de façon non démocratique (pas de débat parlementaire, représentants non élus) pour influencer un nombre croissant de décisions politiques.
- L’harmonisation de nombreuses législations européennes et américaines aussi bien sur le plan commercial que sécuritaire.
- Une diplomatie européenne de plus en plus alignée sur celle des USA.
- La mise en place d’une gouvernance mondiale basée sur les normes marchandes.

Concrètement, le marché transatlantique s’instaure à travers des dizaines d’accords politiques signés entre les Etats-Unis et l’Union européenne (et, pour certains d’entre eux, les parlements nationaux), lesquels concernent tous les domaines de la vie : travail, santé, alimentation… Ainsi :

   1. Le marché transatlantique uniformise tout ce qui est nécessaire à la libre circulation marchande (biens, services, investissements…) d’un côté à l’autre de l’Atlantique, en choisissant de renforcer prioritairement la « libre-concurrence » et la compétitivité. Cela signifie que les marchés financiers et les firmes multinationales peuvent agir de plus en plus librement sur un espace géographique de plus en plus étendu.



   2. Par cette extension  géographique de la compétition économique, le marché transatlantique favorise les fusions/acquisitions d’entreprises, donnant aux firmes multinationales un contrôle de plus en plus grand de l’économie et de la finance (en 2005, les 500 plus grandes entreprises contrôlaient déjà la moitié du commerce mondial !) au détriment de nombreuses PME et d’indépendants.



   3. Le marché transatlantique menace l’autonomie politique des élus locaux. D’une part, il renforce le pouvoir financier des multinationales alors que certaines d’entre elles sont déjà aussi puissantes que des Etats (ainsi, Toyota est plus riche qu’Israël, Walt-Mart plus riche que la Grèce, Exxon plus riche que l’Autriche...). 

D’autre part, les accords transatlantiques font le choix de ne pas harmoniser les normes sociales, fiscales ou environnementales, instaurant ainsi une concurrence entre systèmes législatifs qui favorise les pratiques de dumping... au détriment des finances publiques, des conditions de travail, des salaires, de la santé et du bien-être général des populations.



   4. Renforçant le pouvoir des marchés financiers et des multinationales sur les pouvoirs politiques locaux, le marché transatlantique menace d’intensifier la privatisation des services publics et de la Sécurité sociale
L’accès universel à des services essentiels (enseignement, transports, culture…), le droit à des pensions dignes, des soins de santé accessibles, des allocations de chômage et des aides sociales minimum et inconditionnelles… 

Toutes ces conquêtes sociales solidaires, pour lesquelles des générations se sont battues, sont mises en péril. 

Le marché transatlantique appauvrira donc considérablement une large partie de la population, et accentuera d’autant plus la pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail.



   5. Le marché transatlantique ne répond pas par hasard aux exigences des firmes multinationales. En effet, les décisions politiques qui président à la création de ce marché sont le fruit direct du lobbying de puissantes firmes privées, qui agissent tantôt de façon officieuse, tantôt à titre d’experts officiels. La soumission d’une partie du monde politique aux intérêts privés est ici en cause (à titre d’exemple, près de 8% des parlementaires européens sont membres d’un lobby défendant les intérêts des multinationales : le Transatlantic Policy Network).



   6. Loin d’être un espace de liberté pour tous, le marché transatlantique prévoit d’importantes mesures sécuritaires : pour défendre le droit à la propriété intellectuelle, mais aussi pour surveiller plus étroitement les populations. 
Au nom de la lutte anti-terroriste, les Etats-Unis et l’Union européenne mettent en place des ententes judiciaires, pénales et policières qui contreviennent gravement aux principes même de la démocratie (droit à la vie privée, procès équitable, séparation des pouvoirs…)
En définissant l’acte terroriste comme la volonté de déstabiliser un Etat ou de l’influencer dans ses décisions, les législations sécuritaires transatlantiques peuvent être utilisées à des fins répressives contre les syndicats, ONG et mouvements sociaux. Avec, à la clé, des méthodes d’enquêtes spéciales, un fichage généralisé des populations et une remise en cause de certains droits élémentaires de la défense (comme l’interdiction d’accès à des pièces classées « secret défense »).



   7. Enfin, le marché transatlantique a également pour but d’étendre les logiques de marché compétitif à l’ensemble de la planète, accordant ainsi aux firmes multinationales un droit d’exploiter les populations et les ressources naturelles sans limites. 
Le marché transatlantique contribuera donc à l’aggravation de la pauvreté et des inégalités « Nord/Sud », tout en détériorant de plus en plus gravement les écosystèmes, la biodiversité, le climat. Se faisant, il multipliera les réfugiés climatiques, renchérira le prix des denrées de base et hypothèquera l’avenir et le bien-être des générations futures. 



   8. La dynamique transatlantique poursuit en l’élargissant le processus européen de marché unique, soutenu par les gouvernements nationaux qui occultent trop souvent leurs responsabilités en se cachant derrière les autorités européennes. Pourtant, les pouvoirs nationaux ne sont pas sans pouvoir, ainsi que le prouve leur veto à la décision de la Commission européenne d’autoriser l’importation en Europe de poulets américains traités à l’aide d’agents chimiques (poulets chlorés). Un projet que les Etats sont parvenus à arrêter, même si le bras de fer se poursuit au sein de l’Organisation Mondiale du Commerce. Plus que jamais, le danger est grand de voir les rapports sociaux soumis à une logique de plus en plus marchande.



Pour "La Vie Hospitalière" les services publics seront directement menacés par le Traité transatlantique qui est l'ultime accord passé entre des financiers et des hommes politiques qui ne se cachent même plus pour assouvir leurs intérêts particuliers au détriment de l'intérêt général, remettant gravement en cause  les fondements même de la démocratie au sens large du terme,  des services publics (hospitaliers, sociaux etc), de la solidarité entre les hommes etc
La ruine des fondations de notre pays par l'argent c'est le comble absolu...
Il est temps d'ouvrir les yeux, grand temps!


samedi 1 novembre 2014

FHF...et 35 heures


La Fédération hospitalière de France (FHF) demande "solennellement" au gouvernement d'ouvrir un grand débat sur "l'organisation du temps de travail" à l'hôpital, remettant sur la table l'épineux sujet des 35 heures...?...
 Frédéric Valletoux Président de la FHF (UMP) " demande à la ministre de la Santé Marisol Touraine qu'elle fasse une grande conférence au ministère avec toutes les parties prenantes de l'hôpital pour poser la question des temps de travail".

Appelant à "un débat qui sorte du dialogue entre l'Etat et les permanents syndicaux" le président de la FHF préconise de réunir "les organisations syndicales, la FHF qui représente les établissements en tant qu'employeurs, les syndicats de médecins, les présidents de CME" (commissions médicales d'établissements), ou encore "les représentants de patients" autour de Marisol Touraine.

Il ne s'agit pas de "revenir sur les 35 heures et la durée légale du travail, mais d'encourager une remise à plat des accords locaux" a assuré François Valletoux, qui reproche à la ministre de "faire comme si le sujet n'existait pas".

Pour "La Vie Hospitalière" revenir sur l'organisation du travail sans prendre en considération le manque de personnels apparaît quelque peu déplacée dans le contexte actuel, les hospitaliers sont les victimes de la politique engagée depuis des années et le manque de personnels est de plus en plus intolérable et significatif dans certains dysfonctionnements relatifs  à l'organisation du travail.
 
Le "management à l'américaine" il y en a assez et les personnels demandent plus de ménagements, les manifestations locales (Caen, Lille, Toulouse etc) sont là pour démontrer que les vrais problèmes ne viennent pas de l'organisation du travail (le travail à flux tendu n'est pas concevable dans le monde hospitalier qui soigne des êtres humains), les hospitaliers sont assez responsables pour assurer leurs missions avec difficultées (et des pressions) qui sont de plus en plus pesantes.
Il serait plus urgent de s'interroger sur les dangers du Traité transatlantique qui se prépare que de s'intéresser à l'organisation du travail en l'état des effectifs dans les services "c'est la Bérézina"...

mercredi 22 octobre 2014

Les députés ont voté pour la loi de programmation des finances publiques


La loi de programmation des finances publiques pour 2014-2019 a été adopté en première lecture à l'Assemblée nationale. 

Il est prévu de renforcer le pilotage budgétaire des établissements de santé et le suivi de l’évolution des dépenses de personnels hospitaliers… ainsi que de protéger le recours aux partenariats public-privé (PPP) pour les hôpitaux publics (1).

Les députés ont adoptée cette loi avec 263 voix pour et 245 voix contre (majorité absolue fixée à 255 voix).


1) On a vu que les PPP favorisaient surtout les groupes privés prenons pour exemple significatif le Centre hospitalier Sud Francilien (dont M.Valls a été Président du Conseil de surveillance)…

mardi 21 octobre 2014

Promotion de la bientraitance face à la maltraitance…


"La promotion de la bientraitance et son corolaire la prévention de la maltraitance sont des enjeux majeurs pour le système de santé aujourd’hui. "

Elle favorise :

- l’implication des usagers dans leurs soins, dimension centrale de la qualité, de la sécurité des soins ;
- la qualité de vie au travail, en se centrant sur le sens du travail ;
- le développement de la démocratie sanitaire.

La Haute Autorité de Santé (HAS) montre une implication forte sur le sujet depuis plusieurs années. La parution du rapport de l’étude réalisée en 2009 sur la maltraitance ordinaire, par le cabinet Claire Compagnon conseil en a été un premier témoignage. 
La promotion de la bientraitance a depuis été intégrée dans le manuel de la certification V2010.




Lutter contre la maltraitance est un devoir, mais il y a des conditions environnementales qui doivent impérativement être prises en considération, ainsi le manque de personnels dans certains services fait qu'il est difficile de prendre du recul et d'évaluer les prises en charge  des patients en y intégrant du temps pour la communication notamment avec ces derniers, les soins ce n'est pas tout il y a encore bien du chemin à faire dans la pratique pour combler certains vides cruciaux et ainsi pouvoir promouvoir la bientraitance autrement que sur le papier...
Car, ne nous y trompons pas les résultats en la matière peuvent dans la réalité être corrects que si la présence des soignants aux côtés des personnes demanderesses est effective en terme de temps, or, le temps manque et il est inutile de tourner autour du pot, c'est une vérité incontournable, à force de réduire les effectifs il est difficile de ne pas tomber dans...une maltraitance toute relative mais bien significative d'une charge de travail trop grande pour pouvoir faire mieux que le minimum...
"La Vie Hospitalière" pointe de l'index  particulièrement des établissements privés pour personnes dépendantes qui font l'économie de personnels diplômés et compétents, nous avons des exemples et la connaissance de cas de maltraitance extrèmes voire à la limite d'être jugés en cour d'assises...
 
Pour ne pas conclure...

samedi 18 octobre 2014

Rapport ministériel sur l'ARS... comme c'est bizarre...?


Un récent rapport du Ministère, établi par des inspecteurs santé sécurité au travail, relate la situation dans les agences régionales de santé (ARS) notamment.

L'ARS prétend gérer les hôpitaux publics...

Les mécanismes, décrits dans ce rapport, rappellent ceux observés dans un hôpital public.

Ci-dessous un extrait dudit rapport :

… " En ARS : …on a évoqué une véritable maltraitance institutionnelle…Indifférence de la hiérarchie…
Humiliations par rapport aux compétences, non reconnaissance de l’expertise antérieure… Infantilisation et non-respect de l’individu par la hiérarchie très supérieure… Les agents se sentent considérés comme des pions et des idiots… Non exploitation des compétences des agents. Pas de prise en compte des savoir-faire des agents auxquels on impose des méthodes de travail… qu’ils jugent inadaptés, inefficaces…
En ARS : Des agents ont été promus selon le bon vouloir des nouvelles directions, sans tenir compte des règles élémentaires de toute administration. D’autres ont été rétrogradés de façon humiliante et sans explication.
Utilisation peu pertinente des ressources médicales… Les affectations se sont faites de manière cavalière… (Rapport de l’inspection générale des affaires sociales –IGAS – sur la gestion des ressources humaines dans les ARS)…
La culpabilisation… On nous fixe des objectifs totalement déconnectés des réalités sociales et du terrain… On se sent lâché, avec le sentiment que le seul appui de la hiérarchie consiste à nous appuyer la tête sous l’eau…
Climat de méfiance… En ARS… Le dialogue social a été réduit à sa plus simple expression… A coups de mots d’ordre « vous êtes maintenant en ARS et les pratiques doivent changer »…
Les attitudes et décisions néfastes des équipes dirigeantes des ARS… Pratiques managériales destructrices, signalées par les organisations syndicales, les CHSCT des ARS et même certains préfets, sans que le ministère, le SG, la DRH, le CNP, ne s’en émeuvent le moins du monde. Les professionnels sont surtout exaspérés par la façon dont ils sont infantilisés et maltraités, et par l’incompétence managériale qu’ils constatent sur les questions majeures de santé publique.
Perte de sens du travail, travail « empêché »… La primauté donnée aux remontées statistiques… Il arrivera un moment où nous ne pourrons plus travailler, où nous ne pourrons plus rendre aux usagers le service qu’ils sont en droit d’attendre…
Alors que les ARS ont été créées pour permettre une meilleure transversalité dans l’approche des questions de santé en France, elles sont elles-mêmes extrêmement cloisonnées à l’intérieur ! Leur organisation interne est contradictoire avec l’objectif politique de transversalité…"


..."Manque d’appui technique surtout de la part de managers ayant des compétences administratives mais n’ayant pas la formation technique adaptée aux missions qu’ils encadrent.
Ordres et contre-ordres… Critères opaques… Injonctions paradoxales… Arbitraire des décisions… Modification des postes de travail : on transfère des tâches d’un agent à un autre du jour au lendemain, sans formation et sans concertation. Sentiment de subir des décisions sans échange et transparence. Entre les effectifs qui diminuent mais pas le travail, les renforcements à « l’aveuglette » de certains services et comme par hasard pas ceux qui ont cruellement besoin d’aide, les directives insensées où il ne s’agit que de faire du vent. Les changements d’affectation unilatéralement imposés par les directions sans que le personnel concerné n’ait de réelle possibilité de choix…"

Quant à notre hôpital public… En tout cas, on pourrait désormais tenter de mieux comprendre l'absence de réaction face aux nombreuses alertes transmises, et malgré les preuves écrites les mieux établies.


vendredi 17 octobre 2014

EBOLA : Armes, drames et larmes...

165 médecins et personnels de santé cubains sont arrivés en Sierra Leone, et 296 autres médecins et personnels de santé arrivent au Libéria et en Guinée
Les effectifs médicaux cubains sont de loin le plus grand contingent envoyé par un Etat pour combattre l’Ebola, une action humanitaire qui mérite d’être saluée à sa juste valeur, elle est digne et exemplaire rien à avoir avec les 3.000 militaires envoyés par les U.S.A. qui font eux aussi de l’humanitaire à en croire certains médias (sic)…
Quand même, « La Vie Hospitalière » s’interroge sur l’EBOLA qui vient à point nommé…maintenant l’actualité ne fait plus la part belle aux conflits qui font bien plus de morts en Palestine, en Ukraine, en Irak, en Lybie, au Mali etc etc

 Le virus Ebola appartient au genre Ebolavirus de la famille des filovirus comme le virus Marburg.  

Le silence des armes serait pourtant une bonne chose pour l’humanité toute entière.

Quant à l’EBOLA déjà au début du mois de septembre  et… « selon les autorités nigérianes, il n'y a plus de patient d'Ebola en observation mais l'OMS attend 42 jours, soit deux fois la période d'incubation, pour déclarer qu'un pays n'est plus touché par la maladie.
Le Nigeria n'ayant plus signalé de cas depuis le 8 septembre, c'est le 20 octobre seulement que l'OMS sera en mesure de se prononcer ( si aucun nouveau cas apparaît).
L'épidémie qui sévit en Afrique de l'Ouest depuis le début de l'année a touché en juillet le Nigeria, le pays le plus peuplé d'Afrique. Le virus y a infecté 20 personnes, parmi lesquelles huit sont mortes selon l'OMS. »
L’EBOLA semble ne pas être assez puissant pour détruire une partie de l’humanité, dommage pour... les laboratoires qui déjà allaient proposer des « vaccins miracles » ignorant probablement que l’EBOLA a déjà des traitements connus pourtant depuis quarante années (sic)…ceci écrit en passant...
Mais on n'arrête pas le progrès, et, un vaccin expérimental contre l’ Ebola sera bientôt testé, le gouvernement canadien a  donné les premières doses à l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dont le siège est à Genève (pour rappel).
Ces flacons seront stockés aux Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG), en attendant des essais cliniques...rien ne semble presser...

Comme quoi la recherche a encore de l’avenir dans ce monde où le profit semble être le pire des maux...




La mainmise de l’industrie pharmaceutique sur la médecine

Contrairement à ce qu’affirme l’AP-HP, la véritable raison de la fermeture du service de Nicole Delépine n’est pas son départ en retraite. Le service d’oncologie pédiatrique de l’hôpital de Garches a fermé ses portes le 7 août 2014, sur décision de l’AP-HP. Cette décision a fait suite à des années de résistance de sa responsable Nicole Delépine et des parents de ses jeunes patients.

Pour ces derniers, les soins dispensés dans cette unité se distinguaient par leur efficacité réelle. La fermeture du service, la brutalité sans précédent de l’administration pour la réaliser ne peuvent s’expliquer par des raisons liées au service. Il a fonctionné pendant plus de trente ans sans aucune plainte de malades. Ses résultats médicaux étaient excellents, sa réputation internationale solide, il rapportait près d’un million d’euros net par an à l’AP-HP.
La raison invoquée, la retraite de sa responsable, n’est pas crédible. Ce ne serait pas la première fois qu’on profite d’un départ pour éliminer une unité ou récupérer les moyens, mais ce n’est jamais qu’un leurre. Ferme-t-on un hôpital lorsque le directeur prend sa retraite ? Ce service a été fermé parce qu’il fallait « punir » sa responsable et son équipe d’avoir donné l’alerte sur la dérive des essais thérapeutiques et le caractère antidémocratique du plan cancer. Ces dénonciations menacent le business juteux des essais et les profits considérables des big pharma qui en résultent. Cette fermeture s’inscrit dans la tradition des Romains de couper la tête des oiseaux de mauvais augure, et de l’administration française d’écarter les donneurs d’alerte au lieu de les entendre ! Le licenciement d’André Cicolella (1) pour avoir dénoncé les dangers des éthers de glycol fut exemplaire. Notre dénonciation des essais thérapeutiques L’explication de la campagne de diffamation et des tentatives réitérées de fermer le service depuis 1986 nous ont été fournies par l’Association Internationale des Lanceurs d’Alerte (the Whistleblowers International), qui nous a invités lors d’une journée de la recherche européenne consacrée à l’éthique et nous a conseillé : « pour comprendre, cherchez l’argent ». Depuis lors, nous avons pris en compte les enjeux financiers de la recherche en médecine et compris les raisons de l’agressivité et la volonté de nous faire taire. Notre crime est d’avoir publié, dès 1999, que beaucoup d’essais thérapeutiques sponsorisés par les grands laboratoires pharmaceutiques nuisent à un certain nombre de malades inclus, par perte de chances par rapport aux traitements déjà validés dont ils ne bénéficient pas. Les essais sont réalisés essentiellement dans le but d’obtenir l’autorisation de mise sur le marché d’une drogue à prix élevé et/ou d’élargir les indications déjà reconnues. 
Constatations confirmées avec pudeur par l’IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales) en 2003 (2) « Les essais cliniques n’ont pas nécessairement pour finalité de répondre aux besoins concrets des enfants. » « La question d’une éventuelle surmortalité des enfants soumis à des essais cliniques posée par l’association AMETIST et évoquée dans le rapport du professeur Lemaire (3) ne peut donc avoir de réponse claire du fait des lacunes du suivi : on ne peut démentir ni confirmer cette affirmation, et c’est évidemment fâcheux. » Des bénéfices colossaux réinvestis pour développer les ventes.
 Dans les années 1980, le bénéfice net des entreprises du médicament stagnait à 10% du chiffre d’affaires. Depuis, sa stratégie est devenue plus agressive.
Les financiers et les publicitaires ont remplacé chercheurs et médecins à la direction des très grandes entreprises du médicament. Il ne reste que peu de place pour l’éthique médicale ou scientifique ou la notion de malades devenus consommateurs. Dans cette stratégie de conquête de marché, les grands essais thérapeutiques sont essentiels comme caution scientifique, pour obtenir les autorisations de mise sur le marché à un prix élevé et comme vecteurs de publicité pour élargir les indications. La mondialisation et les grandes fusions-acquisitions ont abouti à une concentration considérable : 90% des médicaments sont commercialisés par sept « big pharma ».
Leur chiffre d’affaires annuel mondial s’élevait à plus de mille milliards de dollars en 2012, soit un bénéfice net de 20 à 25%. Le budget global de ces méga-entreprises dépasse la moitié du PIB de la France. De ces mille milliards de dollars, 20% sont dépensé en « recherche et développement », et avant tout en « développement ».
Ainsi, chaque année, 120 à 150 milliards de dollars sont utilisés pour développer les ventes par tous les moyens possibles : réalisations d’essai thérapeutiques géants, publicité sur les malades et les médecins, lobbying sur les médias et les politiques, sponsoring intense des activités de formation postuniversitaire, des congrès, des sociétés savantes et même de la fondation Nobel, entretien de liens d’intérêts avec experts et responsables des ministères et des agences chargées de la sécurité sanitaire, voire corruption directe ou menaces.

 L’intérêt de méga-essais multicentriques.
Les essais payés par les laboratoires leur appartiennent selon la loi en vigueur et malgré toutes les demandes de modification de celle-ci auprès des parlementaires français et européens. Ils les conçoivent, choisissent et rémunèrent promoteurs et investigateurs.
Ils publient les résultats ou les dissimulent s’ils ne sont pas probants. Pourtant, si un médicament améliore considérablement les résultats du traitement d’une maladie grave, il n’est pas besoin de beaucoup de malades pour le démontrer statistiquement. Un essai mono centrique y parvient facilement. Mais un tel essai est également facile à vérifier. Les big pharma privilégient les méga-essais multicentriques dont aucun des participants ne peut évaluer les résultats réels. Si, dans un centre, les résultats sont mauvais, ils suggèrent que l’investigateur local n’a pas de chance ou qu’il suit mal le protocole (4). Ces méga-essais sont très coûteux ; seuls les big pharma peuvent les assumer financièrement, ce qui permet d’éliminer les petits concurrents. Un nombre important de malades inclus impressionne médecins et experts, pas nécessairement compétents en statistiques, qui pensent « plus, est mieux » ! Or, le seul intérêt du grand nombre est d’augmenter la puissance du test et pouvoir mettre en évidence une petite différence, le plus souvent peu utile aux malades. La mainmise de l’industrie pharmaceutique sur les publications médicales Dans les essais de l’industrie, leurs salariés ou ceux de leurs sous-traitants, recueillent les données et les analysent sans contrôle indépendant. Si les résultats ne s’annoncent pas favorables à la promotion du médicament, l’essai est interrompu et caché. S’ils sont neutres ou positifs, ils sont arrangés et mis en forme par les publicitaires pour affirmer l’efficacité du médicament dont les risques sont minimisés ou oubliés. Il ne reste qu’à faire signer l’article par des leaders d’opinion grassement rémunérés et à l’adresser à une revue amie indexée dans le moteur de recherche PubMed. Il sera ensuite présenté comme le summum de la preuve scientifique au journal de 13 heures ou dans les émissions dites médicales des grandes chaînes… La boucle est bouclée.

Tout cela a déjà été explicité et publié dans de nombreux livres, dont celui de Marcia Angell, ex-rédactrice en chef du New england journal of medicine (5), mais trop peu diffusé dans le public, soumis au matraquage des grands médias. La puissance financière colossale de l’industrie pharmaceutique lui permet de contrôler la quasi-totalité des revues médicales, y compris les plus prestigieuses : la publicité qu’elle y expose représente souvent plus de 80% des recettes. En France, seule la revue Prescrire refuse la publicité. Cette mainmise de l’industrie sur les revues médicales facilite la publication des articles vantant les mérites des « innovations » et permet d’éviter ou retarder les publications qui font état de leurs complications ou qui questionnent leur efficacité. Contrôlant les publications des revues, l’industrie façonne à sa guise la base de données sur laquelle se fonde la « médecine des preuves », base des recommandations de diagnostic et de traitement imposées. Elles ne représentent pourtant pas souvent l’état actuel réel de la science mais seulement celui d’une pseudoscience biaisée à trop de niveaux. Directe ou indirecte, la publicité vers les malades La publicité vers les malades utilise télévision, journaux et Internet, directe dans les pays qui l’autorisent (comme les Etats-Unis), dispose de budgets considérables ! Pour imposer le Vioxx (144 000 victimes et plus de 30 000 morts), le laboratoire a dépensé 160 millions de dollars la première année pour des publicités télévisuelles, puis 50 à 100 millions de dollars par an pendant les quatre années suivantes (6) ! Dans les pays (comme la France) où la publicité directe n’est pas autorisée, elle se dissimule derrière des campagnes « d’informations », de « reportage », de « prévention » et ne respecte jamais l’article L4113-13 du Code de la Santé Publique :« Les membres des professions médicales qui ont des liens avec des entreprises et établissements produisant ou exploitant des produits de santé ou des organismes de conseil intervenant sur ces produits sont tenus de les faire connaître au public lorsqu’ils s’expriment lors d’une manifestation publique ou dans la presse écrite ou audiovisuelle sur de tels produits ». La publicité vers les malades utilise aussi des associations de malades crées de toutes pièces ou largement sponsorisées pour faire croire à un médicament miracle, faire pression sur opinion publique et politiques, obtenir sa mise sur le marché immédiatement avant qu’ils aient fait la preuve éventuelle de son efficacité. Liens d’intérêt entre prescripteurs et industrie du médicament L’action sur les prescripteurs est intense et permanente. En France, elle s’élève à plus de 20 000 euros par an et par médecin. La visite médicale permet de tisser des liens de convivialité et de diffuser les « informations médicales » concoctées par les publicistes des laboratoires. Les réunions « d’enseignement » post universitaire, les congrès nationaux et internationaux sont l’occasion de resserrer les liens et de faire bénéficier les médecins amis d’avantages en nature. Le simple fait d’assister et/ou d’intervenir à une réunion d’information d’un laboratoire est parfois même rémunéré par une enveloppe d’argent liquide (1 000 dollars) (7). Les médecins sont abusés par la diffusion des résultats truqués des essais sponsorisés et incités à prescrire les médicaments les plus rentables par des avantages directs et indirects (offre d’ordinateurs, de programme informatiques, de congrès au soleil pour eux et parfois encore leur famille). Tout spécialiste est approché pour devenir « consultant » des laboratoires contre rémunération et trop l’acceptent. Ainsi, 30% des cancérologues danois et 25% des spécialistes australiens travaillent pour les entreprises du médicament et touchent des rémunérations annuelles variant de 5 000 à 50 000 euros (8).
Nous ne disposons pas de chiffres fiables pour la France, toujours opaque, mais les entreprises du médicament sont mondialisées et le marché français est un des grands marchés solvables grâce à la sécurité sociale. Tout porte à croire qu’il en va de même dans notre beau pays. Les médecins leaders d’opinion sont particulièrement bien traités. Leurs conférences sont souvent payées de 3 000 à 8 000 euros (9) le record mondial connu étant celui d’un cardiologue américain avec 100 000 dollars (10). Incitation financière pour inclure des patients dans les essais Les essais représentent la base indispensable au marketing moderne. En France, les médecins susceptibles d’inclure des malades dans les essais peuvent recevoir entre 3 000 et 7 000 euros par malade inclus. Aux Etats-Unis, l’inclusion d’un seul malade peut rapporter 42 000 dollars au médecin recruteur ! (11) Les promoteurs d’essai bénéficient d’une attention toute particulière : certains touchent plus de 500 000 euros par an. Cela ne choque d’ailleurs pas les décideurs. Un des « médiateurs » de la direction de l’APHP répondit à un membre de l’association Amétist qui refusait la confusion des genres entre médecin et chercheur et la perte de l’objectivité nécessaire : « Il est normal que les médecins touchent de l’argent pour entrer le malade dans un essai ». Dans ce cas, le malade et, en amont, les membres des comités de protection des personnes qui valident l’aspect « éthique » des essais devraient au minimum en être informés.
 L’histoire de la mafia italienne prouve que la toute puissance n’est obtenue que lorsqu’on contrôle l’appareil d’Etat susceptible de vous réguler. L’argent facile des big pharma inonde les experts des agences gouvernementales censés assurer la sécurité sanitaire, les politiques qui œuvrent dans le domaine de la santé et les fonctionnaires influents du ministère. Les entreprises du médicament savent protéger leurs amis et conserver leur anonymat. En 2013, elles ont rédigé, avec la ministre, les arrêtés d’application de la loi Bertrand, votée le 29 décembre 2011, lui ôtant toute efficacité et sens.
Les décrets sous le ministère Touraine excluent les conventions commerciales de toute déclaration – qui peuvent s’élever à plusieurs centaines de milliers d’euros – alors qu’elles créent pourtant des liens d’intérêt les plus susceptibles d’influencer avis et décisions. Le secret des affaires prime sur la sécurité sanitaire !

Pour rendre la transparence plus fictive, ils ont empêché jusqu’ici la tenue d’un registre national unique des liens d’intérêt déclarés et interdit les moteurs de recherche destinés à les retrouver. Bref, médecin ou biologiste, vous déclarerez un déjeuner offert de trente euros, mais absolument pas la convention commerciale que vous aurez signé qui vous rapportera 30 000 euros annuels qui tombent dans la loi sur le commerce. Magique !
Des institutions de la médecine soumises aux conflits d’intérêt Les liens d’intérêt sont devenus tellement étroits que le ministère et les agences sanitaires qui en dépendent de fait, font passer l’intérêt de l’industrie avant la protection de la population et que la publicité en médecine est maintenant tolérée, voire épaulée, par le ministère (exemples des spots « d’information » du vaccin Gardasil, des campagnes d’octobre rose, des médicaments contre l’impuissance, contre la dégénérescence maculaire…).
 Les experts grassement rétribués de la Haute Autorité de Santé ou l’Institut National du Cancer édictent le dogme : les recommandations parfois très éloignées de l’état actuel de la science comme l’ont prouvé la thèse de Delarue (12) et le jugement du Conseil d’Etat (13).
 L’inquisition (Agences Régionales de Santé) impose l’application aux médecins et établissements de santé qui perdront leur accréditation s’ils ne se plient pas aux ukases. Limiter le cumul des fonctions médicales « Une refondation en profondeur du système de contrôle du médicament doit être mise en œuvre au milieu de l’année, de façon à resserrer les mailles du filet de notre système de pharmacovigilance et de renforcer l’indépendance, la transparence et l’impartialité des décisions, comme aussi d’améliorer la formation continue des médecins, en sachant qu’il faudra pour cela des moyens supplémentaires. » disait Nicolas Sarkozy lors de ses vœux aux personnels de Santé (20 janvier 2011). Vœu pieux… Il ne faut pas de moyens supplémentaires mais une volonté politique de fer et une éthique inébranlable.
Pour cela, commencer par supprimer la police de la médecine, ARS, et autres agences type Institut National du Cancer, laisser au médecin le choix des traitements, interdire toute rémunération pour inclure un patient dans un essai, interdire le paiement d’un professeur pour un cours sur un médicament et les avantages liés (voyages, hôtel, etc.), interdire le cumul temporel des fonctions concurrentes (professeur de faculté enseignant, expert de laboratoire rémunéré sous quelque forme que ce soit , expert auprès des tribunaux, ce qui rendra du temps à ces professeurs pour les patients).

Un patient reçoit une molécule innovante fabriquée par un laboratoire. Accident, il porte plainte. L’expert judiciaire déclaré « compétent » sera invariablement un membre du cercle fermé de ces médecins à multiples casquettes, professeur, enseignant, leader d’opinion (fabriqué par le laboratoire dont il est l’expert), expert judiciaire, plus quelques autres fonctions annexes comme député ou sénateur… Comme en politique, la démocratie aurait tout à gagner à ne pas autoriser la pratique de ces fonctions multiples dans les mêmes périodes et à laisser un délai de plusieurs années entre la fonction d’expert judiciaire et de consultant rémunéré d’un labo ou d’expert dans une agence sanitaire… Ces mesures ne demandent pas d’argent mais de la volonté politique.
 C’est encore plus difficile à trouver.
L’unité de Garches pour le libre choix des patients La caractéristique de l’unité de Garches est de proposer des soins adaptés à chaque patient. En plus des essais thérapeutiques, elle offre l’information et le choix sur des traitements éprouvés. C’est là le vrai sujet de discorde : le refus d’un monopole de traitement que la « police de la médecine » voudrait voir appliqué universellement, au bénéfice de l’industrie pharmaceutique.

 Professeur Gérard DELÉPINE 
 Chirurgien cancérologue 
diplômé de statistiques appliqués à la médecine. 


 Notes :
 (1) Travaillant sur les effets des éthers de glycol sur la santé, il organisa pour le 16 avril 1994, un colloque international. Une semaine avant sa tenue, son contrat de travail fut rompu pour « faute grave ».
En 2000, après six années de procédure, la Cour de cassation le rétablit dans ses droits, reconnaissant le caractère abusif de son licenciement. Elle reconnaît pour la première fois la nécessité de «l’indépendance due aux chercheurs », l’employeur devant « exercer son pouvoir hiérarchique dans le respect des responsabilités » qui leur sont confiées.
(2) Rapport IGAS N°2003 126 d’octobre 2003
 (3) Lemaire F., La protection des personnes qui se prêtent à la recherche médicale : de la Loi Huriet à la Directive européenne, rapport au ministre de la Santé, 2002
(4) C’est exactement ce qu’on nous a dit lorsque nous avons pointé les mauvais résultats de l’essai EORTC (Organisation Européenne de Recherche et Traitement du Cancer), sur l’essai ostéosarcome auquel nous participions. Cet essai menaçait de ne guérir, d’après nos malades inclus sur deux années, que 40% des patients (cela se vérifiera à long terme sur les milliers de malades tout de même inclus par l’organisation) alors que les traitements américains en guérissaient plus de 80%. Dès fin 1984, nous avons opté pour ces traitements efficaces et publié ces résultats dans le « Bulletin du cancer » en 1986 et dans les congrès internationaux. Nous sommes alors devenus, sans le vouloir et sans le savoir alors, « les moutons noirs » de la cancérologie dite « moderne » ! Nous n’avons que très progressivement compris les raisons de fond.
 (5) La Vérité sur les compagnies pharmaceutiques : comment elles nous trompent et comment les contrecarrer, Ed. Le mieux- être, 2005
 (6) Chapitre « Vioxx » in La face cachée des médicaments, Nicole Delépine, 2011, Michalon, page 107
 (7) P.C. Gotzsche, Deadly Medicines an Organized Crimes – how big pharma has corrupted healthcare, Radcliffe Ed., 2014
(8) Boseley S., « Junket Time in Munich for the medical profession and it is all on the drugs firms », The Gardian, 5 octobre 2004
 (9) Booseley S., « Scandal of scientists who take money for paper ghost written by drug companies », The Gardian, 7 février 2002
(10) Kassirer J.P., « On the take How medicine’s complicity with big business can endanger your health »,Oxford University Press, 2005
 (11) Recruiting Human Subjects pressures in industry – sponsored clinical research Departement of Health and Human Services, Office of Inspector General, June 2000
 (12) « Les Recommandations pour la Pratique Clinique élaborées par les autorités sanitaires françaises sont-elles sous influence industrielle ? », A propos de trois classes thérapeutiques. Thèse de soutenance 2011, Poitiers, texte intégral en pdf disponible. Les noms des professeurs et médecins concernés ont été surlignés en noir pour que la thèse soit acceptée par la faculté.
 (13) Annulation par le Conseil d’Etat de la recommandation de la Haute Autorité de Santé (HAS) sur le traitement médicamenteux de diabète de type 2 en avril 2011, « une avancée décisive dans la gestion des conflits d’intérêt en santé », comme le dit le Formindep dans son éditorial.