Pour Emmanuel Macron, qui
se prévaut de son long compagnonnage avec les médecins, la Santé, ce sont eux
et uniquement eux… Fidèle à sa modestie habituelle, le président de la
République entend « retrouver l’esprit qui a prévalu à la construction de
notre système de santé » rien de moins ! Un petit décryptage apparaît nécessaire...
SELON CERTAINS, LES HOSPITALIERS SERAIENT MAL ORGANISÉS ?
Pourtant, le ton est donné rapidement, comme à l’accoutumée, c’est toujours
mieux chez nos voisins : « ce n’est pas un problème de sous
financement mais un problème d’organisation ». Faut dire qu’il en sait
long sur le quotidien des personnels
des soins ! …
Voilà qui augure mal du changement de paradigme !
Voilà qui augure mal du changement de paradigme !
Ainsi, le « Plan
Santé », annoncé à grand renfort de communication comme une véritable
révolution mettant les patients au cœur du dispositif n’est purement et
simplement qu’une simple accentuation du dogme technocratique et libéral
désormais applicable à notre système de santé.
Ainsi, en guise de Big
Bang du financement depuis longtemps promis par Agnès Buzyn, il faudrait se contenter, en 2019, d’une aumône de 400 millions d’euros dont on
ne peut que conclure, que ceci servira à financer la nouvelle vague
d’incitation destinée à cajoler la médecine libérale.
Et LE PARCOURS DE SOINS dans tout ceci ?
Le parcours de soins, remède annoncé aux désastres induits par la
tarification à l’activité, dénoncée par la ministre comme responsable de tous
les maux des hôpitaux , s’avère être une véritable aubaine pour les
professionnels de la médecine libérale qui bénéficieront d’incitations
financières :
- Pour se regrouper en Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS) avec les « assistants, des administratifs qui effectueront des actes simples », financés par la Sécurité Sociale. Ceux-ci, recrutés en grand nombre permettront aux médecins d’effectuer encore et toujours plus d’actes rémunérateurs quand il faudrait des centres de santé, avec des médecins salariés…
- Pour se regrouper en Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS) avec les « assistants, des administratifs qui effectueront des actes simples », financés par la Sécurité Sociale. Ceux-ci, recrutés en grand nombre permettront aux médecins d’effectuer encore et toujours plus d’actes rémunérateurs quand il faudrait des centres de santé, avec des médecins salariés…
La permanence des soins, visant à
désengorger les Urgences, des soins non programmés qui ne sont pas des urgences
vitales, jusqu’à 20 heures sera confiée à ces CPTS voire même jusqu’à 22 heures si l’incitation financière est
encore plus attractive.
- Pour s’installer dans les déserts médicaux et/ou partager leurs activités entre le secteur public et le secteur privé, la première permettant largement d’alimenter la seconde.
- Pour s’installer dans les déserts médicaux et/ou partager leurs activités entre le secteur public et le secteur privé, la première permettant largement d’alimenter la seconde.
Le parcours de soins, modèle plan santé
2022, appliqué à l’Hôpital public s’apparente plus à une forfaitisation des
tarifs faméliques de la T2A. L’implication des usagers sera « moteur de
l’excellence », des indicateurs de qualité (vendus comme gages de l’efficience
des soins dispensés) permettront de réduire encore les financements des uns au
bénéfice des autres.
UN POGNON DINGUE ?
Aucune évocation d’un effacement indispensable de la dette des hôpitaux qui
ne cesse de produire des plans de retour à l’équilibre toujours plus absurdes.
Ainsi donc, pour l’Hôpital Public, qui doit sacrifier 960 millions d’euros sur sa masse salariale en 2018, il y a rien. Mais la ministre avait déjà annoncé sur France Inter à nos collègues de la Psychiatrie qu’ils travaillent surtout mal, alors pas besoin de moyens. « La psychiatrie n’a pas besoin de plus de moyens mais de plus de médecins, elle doit améliorer ses bonnes pratiques ».
Ainsi donc, pour l’Hôpital Public, qui doit sacrifier 960 millions d’euros sur sa masse salariale en 2018, il y a rien. Mais la ministre avait déjà annoncé sur France Inter à nos collègues de la Psychiatrie qu’ils travaillent surtout mal, alors pas besoin de moyens. « La psychiatrie n’a pas besoin de plus de moyens mais de plus de médecins, elle doit améliorer ses bonnes pratiques ».
Les professionnels de
santé, dans le public comme dans le privé, sont exsangues, mais ils devront
donc se contenter de continuer avec les suppressions de postes, leur situation
d’astreinte permanente et cette souffrance au travail, se traduisant par un
nombre sans précédent de suicides, qui manifestement n’inquiète personne au
gouvernement. Cerise sur ce triste gâteau, les IDE devront payer pour
travailler avec un Ordre dont personne ne veut.
REPRENONS LE CONTRÔLE DÉMOCRATIQUE ET ORGANISONS LE
SYSTÈME PUBLIC DE SANTÉ !
Pour la Fédération SUD
Santé Sociaux, il est urgent de réellement renverser la table et définir les
moyens et l’organisation du système public de santé de manière démocratique
avec les professionnels de santé, de tous statuts, et les usagers. Pour ce
faire, il faut sortir la protection sociale des griffes de la finance assurantielle,
et remettre la Sécurité Sociale au centre de notre projet de société, avec un
retour à son financement et à son fonctionnement historique, qui a déjà fait
ses preuves.
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