Créées
par la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST), les conférences de
territoire (CT) constituent un véritable outil de dialogue au service de la
démocratie sanitaire. En janvier 2017, elles ont été remplacées par les
conseils territoriaux de santé (CTS).
Quel
bilan peut-on dresser de l’action des conférences de territoire ?
Les
conférences de territoire ont permis aux acteurs de santé d’un même territoire
d’apprendre à se connaître et à dialoguer. Au sein du Val d’Oise, nous avons
particulièrement veillé à ce que les représentants d’usagers puissent
s’exprimer au même titre que les autres intervenants. En effet, les retours
d’expériences des usagers ne correspondent pas toujours à ceux des opérateurs.
Ces discussions sont précieuses pour que le système de santé évolue dans le bon
sens.
Toutefois,
l’assiduité aux différentes conférences s’est avérée assez fragile. Je dirais
même qu’elle s’est amoindrie au fil du temps faute, probablement, de pouvoir
mener des réalisations concrètes. En outre, nous avions le sentiment de ne pas
avoir de réelle influence sur la politique du système local de santé. Ce qui a
pu générer de la frustration chez certains participants. D’autant plus que ce
type d’engagement est exigeant en temps et en investissement personnel, ce qui
représente une contrainte réelle et lourde, a fortiori dans la conjoncture
actuelle. On peut donc saluer l’implication de celles et ceux qui se sont
investis tout au long de la mandature, et notamment les membres des bureaux.
Quels
sont les changements induits par la création des conseils territoriaux de santé
?
Sur
le plan administratif, nous repartons de zéro avec l’installation de ces
nouvelles instances. En outre, nous avons accueilli de nouveaux membres suite à
l’évolution de la représentation des acteurs de santé. Chacun doit
(ré)apprendre à se connaître, ce qui ralentit le démarrage de notre action.
En
revanche, nos missions ne changent pas : les conseils territoriaux de santé
restent une instance de débat et de consultation. Les occasions d’alimenter le
dialogue sont rares. Quand elles s’offrent à nous, il faut les saisir et,
surtout, leur laisser le temps de se mettre en place. C’est pour cela que je
reste prêt, si cela répond à un choix et une attente, à continuer de m’y
investir activement…Peut-être faut-il y voir un vieux reste de mon engagement
passé dans le scoutisme !
En
quoi ces instances renforcent-elles la démocratie sanitaire ?
Les
acteurs de santé (secteurs public, privé commercial, privé non lucratif…) d’un
même territoire ont des modes de pensée et d’action très différents. En
encourageant le dialogue, les conférences de territoire tout comme les conseils
territoriaux de santé contribuent à dédiaboliser la vision que chacun peut
avoir de l’autre, à créer une culture commune. Ils nous amènent à sortir de la
critique systématique pour entendre et respecter la parole de nos
interlocuteurs. Ce qui, selon moi, constitue une véritable une révolution.
Les
conférences de territoire ont également porté le débat au-delà du périmètre des
établissements. Les acteurs extérieurs aux structures de soins apportent une
vision différente, déconnectée du quotidien des équipes. Ils permettent de
prendre un peu de recul, quel que soit le sujet traité.
Quelles
ont été les thématiques abordées au cours de la première mandature ?
Nous
nous sommes beaucoup intéressés aux problématiques liées aux soins à domicile,
notamment en matière d’éthique.
Avec le développement de l’ambulatoire, il nous
paraissait important de mener une solide réflexion sur le sujet. Pour nous
accompagner dans notre démarche, nous avons invité des représentants de
l’Espace éthique d’Île-de-France à participer à nos échanges.
Nous
nous sommes également penchés sur la question de la prise en charge en urgence
: désengorgement, bientraitance/maltraitance, accueil des personnes âgées…
Nous
avons rédigé, en lien avec la
Délégation départementale de l’Agence régionale de santé et
la préfecture, une convention relative à la prise en charge de patients
souffrant de troubles psychiatriques en cas d’urgence.
Quelles
étaient les relations entre la conférence de territoire et l’ARS ?
L’Agence
a pris une place légitime sans chercher à imposer son hégémonie. Dans le Val
d’Oise, les représentants de l’ARS avaient une réelle volonté de respecter la
place de la conférence de territoire. Anne-Lise Pennel, déléguée
départementale, et Tanguy Bodin, directeur de la démocratie sanitaire au sein
de l’ARS, se sont montrés particulièrement ouverts au dialogue tout en suivant
notre action de près.
Leur investissement a constitué un atout pour la
conférence du Val d’Oise, et a permis la construction d’une relation fondée sur
le dialogue et la confiance.
(Source : ARS d'Ile-de-France)
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