Le nouveau CHU de Martinique (CHUM) est né officiellement ce
1 er janvier par la fusion entre le CHU de Fort-de-France (1)
(hôpital Pierre Zobda Quitman), le CH du Lamentin (2)(Cité hospitalière de
Mangot Vulcin) et celui de la Trinité
(3) (hôpital Louis Domergue).
« La Vie Hospitalière » rappelle les contestations
des personnels paramédicaux et médicaux et le déficit important reporté (plus
de 140 millions d’euros)
Le Chu est dans une situation économique assez critique,
situation qui est, semble-t-il, le fruit d’années de désengagement de la
métropole vis-à-vis des hôpitaux publics des Antilles.
Les médecins se sont opposés à une fusion entre ces trois
établissements, menée au forceps et dans l’urgence dans le but d’essayer de
générer quelques économies. “Sans projet médical cohérent, prenant en compte
les spécificités des besoins des habitants d’ici, le financement ira de mal en
pis”, selon l’avis, en son temps, du président du Syndicat martiniquais des
hospitaliers (Smh), le Dr Olivier Duffas.
Le médecin précisait : “Nous ne pouvons couvrir une
direction qui ne prend pas ses responsabilités. Nous voulons de la transparence
dans les financements. Que les sommes qui nous sont allouées soient bien
investies dans le matériel. Il faut faire clairement des choix allant dans le
sens des patients, c’est-à-dire de la qualité des soins”.
« La Vie Hospitalière » rappelle qu’après la
journée de grève, du 15 février 2012,
les présidents des trois commissions médicales d’établissements (Cme) avaient
donné leur démission commune au directeur général du CHU de Fort-de-France.,
plusieurs chefs de pôle ont fait de même “Nous réclamons les moyens de
soigner les Martiniquais avec le même niveau de qualité de soins que les
Français de métropole”, ont résumés les médecins hospitaliers, regroupés
autour du Smh.
Nous savons que depuis
a été publié
dans le Journal officiel du Vendredi 3 Août 2012
le décret relatif à la création d’un centre
hospitalier universitaire et régional à la Martinique par fusion
du Centre hospitalier universitaire de Fort-de-France, du Centre hospitalier du
Lamentin et du Centre hospitalier Louis Domergue de Trinité …
Une fusion controversée, d’autant qu’un rapport de l’Igas démontre que dans
la réalité, même si le lien entre la taille d’un hôpital et la qualité des
soins peut exister, il “n’est pas automatique” : “Il est
spécifique à chaque acte, varie dans le temps et cesse de s’observer au-dessus
d’un certain volume, au demeurant difficile à déterminer”.
Sur le plan financier : “la fusion
n’est en général pas l’outil le plus pertinent pour réduire les déficits
hospitaliers, qui supposent surtout, pour les établissements concernés, un
effort de réorganisation interne pour réduire leurs dépenses”...
Ainsi au-delà d’un certain seuil, les inconvénients semblent l’emporter sur
les avantages. L’Igas note le point de rupture à partir d’un nombre de lits
compris entre 600 et 900. À compter de ce seuil, les économies d’échelle ne
sont plus au rendez-vous et la fusion peut entraîner des “surcoûts” et
des “dysfonctionnements”.
La performance optimale se situerait plutôt autour de 200-300 lits. Les taux
de rentabilité les plus élevés, mis en avant par le rapport, s’observent dans
les petits établissements – hôpitaux locaux et petits centres hospitaliers –
qui sont également la catégorie où la proportion d’établissements déficitaires
est la moins forte. Le rapport souligne néanmoins qu’il faut prendre ces études
comptables avec des pincettes et éviter le raccourci “grande taille = mauvaise
santé financière”.
Globalement, en raison des difficultés que la fusion d’hôpitaux soulève et
des risques qu’elle présente, tels qu’un temps de trajet trop important entre
établissements, des bassins de vie trop différents ou l’absence de
complémentarité dans leurs activités, “la
fusion doit demeurer une opération rare, à réserver aux cas où elle paraît effectivement
indispensable”, concluait le rapport.
La fusion des trois établissements est aussi un moyen de plus pour réduire
les dépenses de fonctionnement (réduction des personnels par exemple…), elle
est loin d’être un pas en avant dans le cas où ce sont les personnels qui font
les frais de ces mesures dictées d’en haut…on connaît les mauvaises conditions
de travail qui en résultent…mais ne soyons pas pessimistes en ce début d’année…soyons
réalistes…
A suivre
1)
Vote
favorable lors du Conseil de surveillance du 16/12/2011.
2)
Vote
favorable lors du Conseil de surveillance du 6/1/2012.
3)
Vote
favorable lors du Conseil de surveillance du 17/1/2012.
4)
Décret
n° 2012-935 du 1er Août 2012.
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