"La Vie Hospitalière"

mercredi 27 mars 2013

La pilule provoque 2.500 accidents et 20 décès par an en France


Les pilules contraceptives, toutes générations confondues, entraînent chaque année plus de 2.500 accidents par formation de caillots dans les veines et 20 décès prématurés de femmes, selon un rapport diffusé mardi par l'Agence du médicament (ANSM).

Utilisés par 4,27 millions de femmes (chiffres de 2011), les contraceptifs oraux combinés (COC) provoquent chaque année en moyenne 2.529 accidents thromboemboliques veineux et 20 décès prématurés, dont 14 sont attribuables aux pilules de 3e et 4e génération, indique ce rapport qui porte sur les années 2000 à 2011.

Ces décès sont liés à la survenue d'une embolie pulmonaire, forme la plus grave de l'accident thromboembolique, selon l'ANSM qui publie ce rapport dans le cadre du point régulier réalisé sur l'utilisation des pilules en France depuis l'alerte lancé en début d'année sur les pilules de 3e et 4 génération.

Sur cette moyenne de 20 décès prématurés annuels dans les cinq ans suivant une embolie pulmonaire, 14 décès sont attribuables aux pilules de 3e et 4e génération tandis que 6 sont liés à la prise des pilules de 1e et 2e génération.

Sur le total des 2.529 accidents veineux annuels, 778 cas sont liés aux pilules de 1e et 2e générations, tandis que 1.751 dont attribuables aux pilules de 3 et 4e génération, selon la même étude.

Ces chiffres semblent ainsi confirmer les risques accrus de thrombose liés aux pilules de 3e et 4e génération, pointés du doigt par le ministère de la Santé et l'ANSM.

La ministre de la Santé Marisol Touraine a décidé d'encadrer plus strictement les prescriptions de ces pilules, avec l'obligation de certaines mentions par le médecin sur l'ordonnance, et de cesser de les rembourser dès mars, face à ces risques accrus.

L'ANSM estime que si les pilules de 3e et 4e génération n'avaient pas été prescrites, il y aurait eu 9 décès par an en moins et 1.167 accidents veineux de moins en France.

Pour l'Agence, le risque d'accidents thromboemboliques est faible, mais plus important pour les femmes utilisatrices de pilules de 3 et 4e génération.

Les accidents et les décès associés à leur prise pourraient être réduits par l'utilisation de moyens alternatifs de contraception et par la réduction des prescriptions de ces contraceptifs qui ne devraient être utilisés qu'en deuxième intention, souligne l'Agence.

Des pilules contraceptives de 1e, 2e, 3e et 4e génération sont actuellement commercialisées en France. Le mot génération fait référence à l'évolution de leur composition.

Les pilules de 3e génération, apparues dans les années 80, font courir un risque d'accident thromboembolique deux fois plus élevé que les pilules de 2e génération.

Les chiffres de ventes de février montrent une réaction importante, avec une chute de 34% pour les pilules de 3 et 4e génération et une hausse de 27% pour les ventes de pilules de 1e et 2e génération, selon les statistiques diffusées mardi par l'ANSM.


Source AFP

Aucun commentaire: