"La Vie Hospitalière"

mardi 20 mars 2012

Un hôpital sarde en péril !

...Aujourd’hui (NDWM 11 mars 2012) nous nous rassemblons devant l’hôpital de Bonneville pour demander son maintien.

Son maintien dans notre paysage.

Son maintien dans notre patrimoine.

Son maintien pour notre histoire.

Son maintien pour les générations futures.

Si vous êtes ici aujourd’hui c’est parce que vous voulez tous garder ce chef d’œuvre de l’époque sarde. Mais pourquoi voulez-vous le garder ?

Uniquement pour les raison précédentes ? Non la raison réelle est le droit.

Le droit aux citoyens de choisir.

Car souvenez-vous ce que vous disaient vos parents, et ce que leur ont dit leurs parents…

Vous avez tous été à l’école. Vous avez tous appris la grandeur de la France, Le pays des droits de l’Homme. Mais ce que vous n’avez pas appris c’est le pourquoi.

Pourquoi cet hôpital, pas l’hôpital de Bonneville comme il est appelé communément, mais le Centre Hospitalier du Faucigny, Pourquoi cet hôpital donc est-il ici ?

Comment se fait-il qu’il existe un hôpital à Bonneville ? Comment a-t-il été créé ? Comment a-t-il été financé ?

Oui il faut remonter à 1840, il y a plus de 170 ans, pour avoir des réponses à ces questions.

Ce que personne ne sait, c’est que c’est grâce à lui, celui d’Annecy, de Moûtiers,… que vous avez pu avoir aujourd’hui tous les avantages auxquels vous avez droits.

Déjà avant 1860, les soins étaient gratuits pour tous les habitants de la Savoie, cet hôpital majestueux a été entièrement financé par des dons, ni la commune, ni l’état n’en est propriétaire, ce sont les habitants qui se sont cotisés pour le payer et aujourd’hui M. Saddier veut récupérer l’argent à son compte uniquement pour avoir son nom gravé dans le marbre.

Et oui, ce n’est pas la France qui a inventé la Sécurité Sociale mais bien un habitant de la Savoie. La France a été obligée de l’inclure dans ses droits en 1860 justement parce que le Traité du 24 mars 1860 incluait les droits acquis de la période sarde à tous les habitants de la Savoie. L’Empire puis la République n’ont eu d’autre choix que de faire appliquer ce droit à toute la France.

Mais ce n’est pas le seul droit, il y a aussi celui des retraites, les fonctionnaires de Savoie avaient le droit à une solde une fois leur temps de travail terminé, et là encore, la France à du modifier ses lois pour l’appliquer au territoire entier.

Et il y a beaucoup d’autres réglementations qui existaient ici, en Savoie, et qui n’ont vu le jour en France que bien des années plus tard. Le code civil : 1720 en Savoie, 1804 en France ; les écoles de hameau que la France a  du intégrer dans ses textes en 1860 lors de l’annexion de la Savoie.

Aujourd’hui, M. Saddier a fait fermer l’hôpital situé sur sa commune, la gratuité des soins est de moins en moins respectée, les retraites de moins en moins payées et pourtant ce sont des droits, des droits acquis par nos ancêtres et scellés dans la pierre au centre même du tribunal d’appel de Chambéry.

On nous ferme l’hôpital, demain ce sera au tour du bâtiment de la sous-préfecture, hier c’était le tribunal de Bonneville qu’une poignée d’habitants de la Savoie est allée défendre à Chambéry car c’était là leur droits ; Hier M. Saddier n’a rien fait contre la loi Dati de 2007 et il ne fera rien lorsqu’un autre ministre décidera de refaire une réforme judiciaire car il se moque ouvertement des droits de ses administrés et le fait savoir.

C’est l’âme même de Bonneville qui s’effrite au fur et à mesure de la destruction des bâtiments publics. Le nouvel hôpital a ouvert ses portes au milieu des champs. Pas de train, pas de bus, une autoroute qui, de Bonneville ou d’Annemasse est payante, un parking payant mais surtout : aucun commerce à proximité. Un monopole calculé pour que tout ce dont vous ayez besoin retourne dans les poches d’un favorisé qui aura pu installer sa baraque à frites, son point presse dans les locaux mêmes de l’hôpital. Plus de possibilité aux patients, mais surtout à leurs familles, de se promener et flâner alentours si ce n’est au cœur même de la pollution. Entre l’A40, l’A41 et la D903. Les fonctionnaires désertent Bonneville et leur argent également. Lorsque les anciens choisissent Bonneville pour la proximité de ses services et principalement de l’hôpital, c’est l’hôpital qui s’éloigne d’eux

M. Saddier a donc décidé de faire fermer ce bâtiment, mais aussi de le détruire, l’acclamation unanime du Conseil Municipal en juillet 2011 et le refus du maire de Bonneville de reconnaître cet acte ne nous laisse plus qu’une seule solution :

Déposer une plainte contre le député maire de Bonneville pour le non respect de ses citoyens et de leurs droits. Des droits acquis par l’histoire mais surtout un plébiscite dont 105% des bonnevillois ont acceptés les termes les 22 et 23 avril 1860 réfutés par M. Saddier en juillet de l’année dernière.

Il ne va sans dire que la principale cause de la plainte qui sera émise demain est historique. Mais il y a 152 ans, le 24 mars 1860, l’histoire a été rattrapée par le juridique. Ce n’est pas un vide ni un flou qui a été créé entre ces deux entités, que nul n’aurait pu avoir l’idée d’associer, mais au contraire un relai où le passé tend la main au juridique pour avoir un avenir.

Le Roi Victor Emmanuel II, Roi d’Italie, Duc de Savoie, etc., devait donner la Savoie à la France en échange d’un service que cette dernière avait offerte à la future Italie. La patrie ancestrale de ses aïeuls changeait de mains à cause d’un accord secret (Plombières 1859) dont Napoléon III et Cavour étaient les protagonistes.

Connaissant ses sujets savoisiens et leur sens du devoir et du travail mais connaissant également la fourberie légendaire des dirigeants français, Victor Emmanuel II inséra dans le Traité de Turin du 24 mars 1860 une clause permettant l’inamovibilité de tous les services publics créés sous son règne et donna à tous les fonctionnaires des droits acquis que nul ne pourrait abroger mais au-delà des fonctionnaires, ce sont tous les habitants de la Savoie qui pourront jouir, ad vitam aeternam, de tous ces biens publics.

Le traité insistant notamment sur l’inamovibilité à la magistrature, les savoisiens votants pour leur future patrie savaient que, grâce à elle, tous leurs droits acquis seraient protégés car si les magistrats protègeront leurs tribunaux en cas de revirement de la part de l’état français, ils seront aussi obligés de protéger tous les autres services publics créés avant l’annexion car ils font partie d’un seul et même texte juridique.

Les avancées technologiques, les inventions, les déplacements, les besoins existants aujourd’hui ne sont évidement pas les mêmes qu’il y a 150 ans. Certaines dispositions ont laissé place à d’autres dans le but de satisfaire tout le monde mais les lois françaises ont beaucoup évoluées entre 1860 et 1870 ; les avantages existants en Savoie, principalement parce que beaucoup d’institutions étaient bien plus avancées ou abouties que leurs homologues françaises du fait de leur antériorité historique, on fait que les lois françaises ont du se conformer aux exigences savoisiennes.  La loi du 21 novembre 1860, première du genre, confirma la pérennité des droits acquis. D’autres plus générales ou particulières, comme celle sur les écoles de hameau, apporta à l’ensemble de la France des dispositions qui n’existaient pas.

Beaucoup de ces lois sont tombées dans l’oubli mais pas dans la désuétude. Les progrès effectués depuis plus de 150 ans dans les domaines de la communication, des déplacements, la recherche, etc., font que les lois, si elles avaient été appliquées à la lettre, n’auraient pas permis d’engranger autant de retombées que celles reçues. Cependant, lorsque le progrès fait régresser le bien apporté aux populations, il faut  savoir les réutiliser à leur juste valeur pour remettre tout le monde dans le droit chemin.

L’Hôpital de Bonneville en est un bon exemple. Créé en 1841, sous les lois sardes, son inamovibilité n’a pas empêché plusieurs extensions, plusieurs ravalements de façades ont également été opérés, la toiture refaite. Pendant plus de 170 ans, l’évolution de la médecine générale mais surtout la façon d’opérer et les moyens humains et techniques mis en œuvre ont chamboulé le fonctionnement de l’hôpital. Mais aujourd’hui cet hôpital n’est plus. Certes, il se situe à quelques encablures de là, mais ce n’est pas sur la même commune. Les enfants ne naîtront plus à Bonneville. Les blessés ne se feront plus soigner ici, dans la capitale historique du Faucigny dont l’ex centre hospitalier porte fièrement le nom.

Non, le Centre Hospitalier Alpes-Léman n’est pas le Centre Hospitalier du Faucigny. M. Saddier a donc, sans tenir compte des avis de ses administrés, abrogé une loi, un traité, un plébiscite. Alors qu’il avait l’obligation de maintenir un service public de soins sur sa commune, il est passé outre.

La loi, le Traité, n’ont jamais été formellement respectés, car le gain (en temps, en argent,…) était toujours supérieur à ce qui existait.

Aujourd’hui ne plus respecter l’histoire, le patrimoine, les droits acquis, nous ne le tolèreront pas.

Et,  le droit est là pour pallier à ces dysfonctionnements. Peut-être a-t-on trop laissé faire et certains ont cru pouvoir faire ce qu’ils voulaient, mais rien ni personne ne peut se moquer éperdument des citoyens.

Communiqué du Mouvement Citoyens de Savoie
( Adresse postale : C.P. 340 - 1211 Genève 17 Suisse)

Article de presse




En France aussi et plus que jamais en ce moment nous avons un bon nombre de personnes qui profitent de la situation, ces personnes pillent les biens publics, le patrimoine hospitalier est lui aussi victime de ces individus sans scrupule.


Le patrimoine que nos anciens nous avait laissé est lui aussi pillé, il faudra bien un jour que ces biens communs à tous soient restitués au peuple spolié, il faudra bien mettre un terme à tous ces anonymes qui se font de l'argent de plus en plus sale sur le dos des pauvres gens, ces anonymes ont tous un nom même s' ils habitent à l'étranger...le temps saura faire justice...



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