"La Vie Hospitalière"

vendredi 30 août 2019

Des scientifiques révèlent à quelles épidémies s'attendre dans un avenir proche


Les bactéries provoquant des formes graves d'entérocolite se sont adaptées à la vie dans les hôpitaux, c'est pourquoi elles engendrent de plus en plus souvent dans leurs murs des épidémies de diarrhée difficiles à soigner. Un article de la revue Nature Genetics explique les perspectives de propagation de ce microbe et son nouveau statut.


Ces dernières années, les médecins sont de plus en plus souvent confrontés au problème de l'apparition de «super-bactéries» — des microbes immunisés contre un ou plusieurs antibiotiques.
Parmi eux figurent aussi bien des agents infectieux que des pathogènes très répandus et dangereux tels que le staphylocoque doré ou le pneumocoque. Le danger, bien réel, est que les antibiotiques perdent leur efficacité et que la médecine revienne à «l'âge de pierre».
«Notre étude démontre que cette bactérie se sépare actuellement en deux types distincts, dont un est adapté à la propagation dans les hôpitaux. Ce sous-type de microbes existe depuis des milliers d'années, mais ce n'est qu'aujourd'hui que sont apparues des particularités de la médecine et du régime alimentaire dont il est capable de profiter», explique Nitin Kumar, chercheur à l'Institut Sanger de Hinxton (Royaume-Uni).
«Incubateurs» des microbes
Les principaux «incubateurs» de ces microbes sont les hôpitaux et les fermes d'élevage où les médicaments sont utilisés pour accélérer la croissance du bétail. À ces endroits se concentrent d'importantes quantités d'infections et de porteurs potentiels, de bactéries et d'antibiotiques qui les forcent à évoluer et empêchent les bactéries «ordinaires» d'évincer les super-microbes moins fertiles.
En analysant les épidémies de diarrhée qui ont périodiquement lieu dans des hôpitaux, Nitin Kumar et ses collègues ont découvert que ce processus était influencé non seulement par les antibiotiques, mais également par d'autres «produits» de la civilisation: le régime alimentaire «non naturel» et une concentration inhabituellement élevée de personnes.
Les principaux «coupables» de ces problèmes sont généralement les microbes du type Clostridium difficile, les «cousins» proches des bactéries bien plus dangereuses et mortelles que sont le bacille de Nicolaïer (responsable du tétanos), ainsi que les agents du botulisme Clostridium botulinum et de la gangrène gazeuse (Clostridium perfringens).
Propagation rapide
Il existe plusieurs sous-types de ce microbe, dont certains sont capables de provoquer des infections gastro-intestinales graves en secrétant deux types de toxines engendrant des douleurs au ventre et des diarrhées. Dans la plupart des cas, la maladie passe en quelques jours, mais parfois les bactéries pénètrent dans le gros intestin et provoquent de fortes inflammations, ce qui conduit au développement de formes graves d'entérocolite dangereuses pour la vie du patient.
Si le microbe a réussi à «se retrancher» dans l'intestin, il est assez problématique de le détruire parce que le Clostridium difficile est résistant à la plupart des antibiotiques et est enclin à la formation de spores. Ces spores permettent au microbe de survivre en voyageant dans l'estomac des nouvelles victimes, ce qui contribue à sa propagation rapide.
«Recensement» génétique
Nitin Kumar et ses collègues ont procédé au premier «recensement» génétique d'envergure parmi ces microbes pour tenter de comprendre comment sont survenues les récentes épidémies d'entérocolite aux États-Unis et au Royaume-Uni et découvrir si leurs agents étaient différents d'autres sous-types du Clostridium difficile.
À cet effet, les chercheurs ont recueilli des échantillons de microbes dans différentes régions de la civilisation et de la nature, des hôpitaux aux niches des chiens en passant par les box de chevaux. Ils y ont prélevé le Clostridium et ont entièrement décrypté son génome. Au total, les scientifiques ont réussi à prélever des échantillons de plus de 900 souches de cette bactérie dans une trentaine de pays.
Il s'avère que les souches les plus contagieuses du Clostridium difficile se distinguaient nettement des autres sous-types de ce microbe non seulement de par la structure de leur ADN, mais également de par leur localisation. Pratiquement toutes ces bactéries ont été retrouvées dans des hôpitaux où venaient d'avoir lieu des épidémies de formes graves de diarrhée ou d'entérocolite.
L'étude du génome de ces microbes a révélé qu'ils étaient sur le point de se séparer de l'arbre commun de l'évolution avec d'autres Clostridium et de former un nouveau type spécialisé dans les infections d'hôpitaux.
Comme l'ont indiqué les expériences sur des souris, cette thèse est confirmée par le fait que ces microbes ont acquis de nouvelles versions de gènes responsables de la digestion des sucres et de la formation des spores. Les premiers les aident à se nourrir de glucose et de fructose, qui sont présents dans la «nourriture des hôpitaux» en grande quantité, et les seconds à résister à l'action des agents de décontamination utilisés dans les établissements médicaux.
Bactérie vieille de 76.000 ans
Ces bactéries ne sont pas apparues aujourd'hui, ni même au siècle dernier. D'après les estimations des chercheurs, elles ont fait leur apparition il y a plus de 75.000 ans et évoluent depuis avec l'humanité en s'adaptant aux nouvelles conditions de l'environnement.
C'est intéressant en soi, soulignent les spécialistes, car l'existence d'une telle forme de Clostridium difficile signifie que le développement culturel et technologique de l'humanité a servi de «locomotive» à l'évolution biologique réelle d'une autre entité vivante. Cela signifie que pour lutter contre la diarrhée dans les hôpitaux il ne faut pas désinfecter plus activement les locaux, mais changer le style de vie et l'inventaire des produits d'hygiène.

Source : fr.sputniknews.com


mercredi 28 août 2019

Aluminium, champs électromagnétiques et vaccins



Article du Docteur en Médecine Jean Pilette


Source : data.over-blog-kiwi.com


Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.

mardi 27 août 2019

Histoires de la médecine - Henry Dunant, l'homme d'affaires qui a fondé la Croix-Rouge

Cet homme d’affaires suisse s’est retrouvé, suffoquant d’effroi, au cœur de la bataille de Solferino en 1859. « Une boucherie ». Un traumatisme qui va changer son destin.
Parfois un événement imprévu modifie le chemin parfaitement tracé d’une vie, et la personne concernée est amenée à entreprendre et à réaliser des choses qu’elle n’aurait jamais imaginé pouvoir ou savoir faire. Tel fut le cas d’Henry Dunant. D’origine suisse, il était au début de sa carrière un bourgeois tranquille, un homme d’affaires rangé, avec un certain intérêt pour les activités sociales qu’il tenait de ses parents. 
À Genève, son père avait mené des actions de bienfaisance pour les orphelins et la réinsertion d’anciens criminels, et sa mère pour les pauvres et les malades. Converti au protestantisme, il était très croyant. Il avait acheté vers les années 1850 un grand domaine agricole en Algérie qu’il cherchait à agrandir. Pour obtenir des permis, il s’adressa au gouvernement français, avec insistance mais sans succès. Furieux d’être négligé à ce point, il se promit de rencontrer Napoléon III.
La tâche se révéla insurmontable à Paris. Cet échec allait bouleverser son destin. Excédé, il décida de tenter sa chance à Solferino où l’empereur s’était arrêté avec son armée pour affronter les forces autrichiennes, avec pour enjeu la conquête du nord de l’Italie. L’endroit était évidemment très mal choisi ! Dunant ne rencontra jamais Napoléon III, mais fut le témoin involontaire d’une des plus sanglantes batailles de l’histoire du continent européen. Le 24 juin 1859, dans la province de Mantoue, en Lombardie, on compta plus de 28.000 morts en dix-huit heures de combat. Dès la mi-journée, les rues, les places, les églises du village de Castiglione tout proche, se trouvèrent encombrées par 9.000 blessés de toutes nationalités : Français, Italiens, Allemands, Autrichiens, Slaves, Arabes. Dans la tourmente, Dunant se mua en infirmier de fortune car les moyens médicaux, à Solferino, étaient dérisoires : on comptait six médecins et quelques ambulances à chevaux pour une armée de 200.000 hommes !
Choqué par ce spectacle, Dunant sentit le besoin de l’exprimer dans un petit livre publié en 1862, « Un souvenir de Solferino », dans lequel il relata la brutalité des faits. Rarement un auteur avait décrit aussi crûment les tueries : « Ici c’est une lutte corps à corps, horrible, effroyable. Autrichiens et alliés se foulent au pied, s’entre-tuent sur des cadavres sanglants, s’assomment à coups de crosse, se brisent le crâne, s’éventrent avec le sabre ou la baïonnette ; il n’y a plus de quartier. C’est une boucherie, un combat de bêtes féroces, furieuses et ivres de sang ; les blessés même se défendent jusqu’à la dernière extrémité, celui qui n’a plus d’arme saisit à la gorge son adversaire, qu’il déchire avec ses dents. [...] L’artillerie lancée à fond de train [...] suit la cavalerie ; elle se fraie un passage à travers les cadavres et les blessés gisant indistinctement sur le sol : alors les cervelles jaillissent, les membres sont brisés et broyés, les corps rendus méconnaissables, la terre s’abreuve littéralement de sang, et la plaine est jonchée de débris humains. » Son but était d’émouvoir l’opinion. Il y parvint au-delà de toute espérance. 
On s’arracha l’ouvrage dans l’Europe entière. Dunant en profita pour demander des crédits à diverses nations et fonder en 1863, avec quatre amis (un général, un avocat, et deux médecins), le Comité international de secours aux militaires blessés. 
Le 28 octobre de la même année, après une conférence mondiale tenue à Genève, il fonda la Croix-Rouge.
En 1901, on attribua à Dunant le premier prix Nobel de la paix
Son premier souci fut de réclamer un statut de neutralité pour les soignants, les hôpitaux et les ambulances au cours des conflits. Mais, alors que son audience grandissait, sa vie bascula soudainement. 
En 1867, le Crédit genevois, dont il était resté administrateur, fit banqueroute. Or à l’époque, surtout dans la position qu’occupait Dunant, la faillite était honteuse. Sa démission de la Croix-Rouge, bien qu’il en ait été le premier fondateur, fut immédiate. Il disparut complètement de la scène publique. On signala sa présence à Londres en 1875, où s’était tenu un congrès sur l’esclavage des Noirs. Puis plus rien. La rumeur en fit un vagabond, puis un mendiant. Enfin, on colporta le bruit de sa mort. Pourtant, en 1886, un journaliste suisse retrouva sa trace dans la chambre n°12 d’un hospice de Heiden, en Suisse, tout proche du lac de Constance. L’article qu’il rédigea connut un grand retentissement. Des lettres de soutien affluèrent de toute l’Europe, dont une écrite de la main du pape Léon XIII. La gloire rattrapa Dunant. En 1901, on lui attribua le premier prix Nobel de la paix. Neuf ans plus tard, il s’éteignit à Heiden, à l’âge de 82 ans.
Depuis plus de cent cinquante ans, la Croix-Rouge s’est acquittée de sa mission originelle, qu’elle a élargie à la création d’hôpitaux, de centres sociaux, d’équipes sanitaires. Elle a inspiré la plupart des organisations humanitaires, dont l’action s’adresse aux déshérités du tiers-monde, victimes de la guerre, de catastrophes naturelles ou de la misère. Ces associations sont les dignes héritières d’Henry Dunant, seul et premier en son temps à avoir éveillé la conscience des Etats, celle de ses contemporains, et donné à l’humanisme une dimension éthique internationale.
Article du Docteur Philippe Gorny
(Tous droits réservés)
Source : parismatch.com

Soignantes de la Grande Guerre (Photo SSRC-SAS)

480.500 euros de sanctions financières contre 5 short-liners


Face aux enjeux en termes de risques de ruptures d’approvisionnement et d’introduction de médicaments falsifiés dans le circuit légal, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), en lien avec les Agences régionales de santé (ARS), poursuit et renforce ses actions de contrôle des grossistes-répartiteurs (vigilance sur la qualité et la complétude des dossiers soumis dans le cadre de la demande d’ouverture de l’établissement, systématisation d’une inspection menée dans l’établissement durant l’année suivant l’ouverture effective, prise de sanctions financières…). 
(Pour lire la totalité de cet article il faut être membre du site Le Moniteur des pharmacies.fr)
Article de François Pouzaud
Source : lemoniteurdespharmacies.fr

L'article à lire pour comprendre la pénurie de médicaments qui inquiète patients, médecins et pharmaciens


Le gouvernement doit présenter en septembre un plan pour mieux gérer les ruptures d'approvisionnement en médicaments. Un problème de santé publique qui préoccupe patients et professionnels.
Depuis une dizaine d'années, les pénuries de médicaments sont de plus en plus fréquentes et de plus en plus longues. Une vingtaine de médecins et professeurs hospitaliers ont sonné l'alarme en publiant une tribune dans Le JDD, mi-août, pointant la responsabilité des laboratoires dans la gestion des stocks. Les fabricants ont rétorqué, lundi 19 août, qu'il n'y avait pas de "solution unique et simpliste". Et l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) assure lutter contre les acteurs du secteur qui ne respectent pas les règles.
En attendant la présentation du plan du gouvernement en septembre, franceinfo vous explique d'où vient cette pénurie de médicaments, ses conséquences et les pistes envisagées pour y remédier.
Qu'est-ce qu'une "pénurie de médicaments" ?
L'ordre des pharmaciens parle de "ruptures d'approvisionnement" plutôt que de pénurie. Il estime qu'il y a une rupture chaque fois qu'une officine ou une pharmacie d'un établissement de santé ne peut plus s'approvisionner en un médicament, quel qu'il soit, "pendant 72 heures". Il n'est pas nécessaire que le médicament manque sur tout le territoire pour qu'il soit considéré comme en rupture. Sont comptabilisés ceux qui manquent dans au moins 5% des pharmacies connectées au système de signalement baptisé DP-Ruptures.
De son côté, l'ANSM répertorie les ruptures de stock des médicaments d'intérêt thérapeutique majeur (MITM). Il s'agit de ceux pour lesquels une interruption de traitement pourrait "mettre en jeu le pronostic vital des patients à court ou moyen terme", ou représenter une "perte de chance importante au regard du potentiel évolutif de la maladie", ou encore ceux pour lesquels il n'existe "pas d'alternatives thérapeutiques appropriées et disponibles en quantité suffisante".
Beaucoup de médicaments sont-ils concernés ?
Les ruptures d'approvisionnement ont explosé ces dernières années. Dans son rapport d'activité de 2014 (fichier PDF), l'ANSM recensait 44 cas de rupture gérés par ses services en 2008, 173 en 2012. Les chiffres ont ensuite bondi pour atteindre 438 ruptures en 2014. En 2017, l'Agence en dénombrait 538. C'est donc déjà 12 fois plus qu'en 2008. Contactée par franceinfo, l'ANSM rappelle que "le nombre de signalements reste relativement limité au regard du nombre important de spécialités commercialisées" en France.
De son côté, l'ordre des pharmaciens affiche le nombre de ruptures signalées chaque mois par les pharmacies, tous médicaments confondus. En juillet 2019, plus de 800 références ont été signalées comme manquantes, selon les données de l'ordre. Et les ruptures peuvent courir sur plusieurs semaines : la moitié des médicaments ont manqué pendant plus de 60 jours.
Concrètement, "un Français sur quatre a déjà été confronté à une pénurie de médicaments", selon un sondage BVA pour France Assos Santé, publié en janvier. L'organisation, qui représente les usagers du système de santé, détaille : "25% des répondants se sont en effet déjà vu refuser la délivrance d'un médicament ou d'un vaccin pour cause de pénurie". Ce chiffre monte à 31% pour les personnes atteintes d'une affection de longue durée.
De quels médicaments parle-t-on ?
Dans leur tribune au JDD, médecins et professeurs hospitaliers affirment que les pénuries concernent "des médicaments du cancer, des antibiotiques, des corticoïdes, des vaccins, des traitements de l'hypertension, des maladies cardiaques, du système nerveux". Les anti-infectieux (comme les vaccins), les médicaments du système nerveux (antiépileptiques, antiparkinsoniens) et les anticancéreux (chimiothérapies) sont les trois classes les plus touchées. Elles constituaient plus de la moitié des ruptures en 2018, selon Les entreprises du médicament (Leem), la fédération des industriels du secteur.
"En raison de la complexité de leur processus de fabrication, les spécialités injectables apparaissent comme les plus vulnérables au risque de pénurie", précisait encore le sénateur du Nord Jean-Pierre Decool, dans un rapport sur le sujet publié en septembre 2018.
Si vous voulez connaître tous les produits qui manquent dans les pharmacies, la liste actualisée des MITM en rupture ou en tension est accessible sur le site de l'ANSM. Vous pouvez aussi vous renseigner dans la pharmacie que vous fréquentez habituellement, pour savoir si l'un de vos médicaments manque ou pourrait manquer, et éventuellement savoir quand l'officine sera réapprovisionnée.
La santé des patients est-elle en danger ?
Pour les médecins signataires de la tribune, "les malades sont les premières victimes". Et d'après l'enquête d'opinion publiée par France Assos Santé, certaines ruptures ont des conséquences directes sur la santé des patients. Ainsi, 14% des sondés déclarent avoir vu leurs symptômes augmenter et une personne sur 20 a dû être hospitalisée. "Ces ruptures peuvent modifier les chances de guérison" des malades, estime le pharmacologue Alain Astier, interrogé par Le Monde.
Les vaccins étant particulièrement touchés, "ces pénuries constituent une menace potentielle pour la santé publique", observe Alain-Michel Ceretti, président de France Assos Santé. On sait en effet que plus la proportion de population vaccinée est importante, plus le vaccin est efficace pour tout le monde, même pour les personnes non vaccinées. En outre, la gestion des pénuries est chronophage et mobilise le personnel hospitalier au détriment d'autres tâches, souligne le sénateur Jean-Pierre Decool dans son rapport. Et dans les officines, les pharmaciens "regrettent de voir la gestion logistique prendre le pas sur leur fonction de conseil".
Jean-Marie Semet, opéré après un cancer de la vessie, devait suivre des séances de chimiothérapie afin d'éviter une rechute. Au lieu des huit séances prévues, ce patient n'en a eu que cinq, à cause d'une pénurie de molécule. Quand le produit a de nouveau été disponible, il était trop tard pour reprendre le traitement, interrompu trop longtemps.
Est-ce la faute des fabricants ?
Tous les professionnels s'accordent à dire que les raisons sont multiples et concernent l'ensemble du circuit des médicaments. Et ce circuit est complexe. La chaîne de production est "complètement éclatée dans la plupart des cas. La recherche-développement se fait à un endroit, les différentes phases de production dans d'autres, comme on produirait une voiture", explique à l'AFP Nathalie Coutinet, économiste spécialiste du secteur de la santé. Tout cela, en traversant les frontières entre pays qui n'ont pas tous les mêmes normes, et en parcourant parfois la moitié du globe.
Hausse de la demande mondiale, incidents sur la chaîne de production, manque de matières premières, concentration de la production entre un nombre restreint d'acteurs, choix économiques… Prenons quelques exemples pour comprendre ce qui peut entraîner des ruptures d'approvisionnement.
• Les corticoïdes. Depuis mai 2019, la prednisone et la prednisolone, des corticoïdes oraux utilisés par des centaines de milliers de Français, viennent à manquer. En cause, "un problème de fabrication du produit fini", explique Thomas Borel, directeur scientifique du Leem à la CSMF, syndicat de médecins généralistes. Il y a eu, selon lui, "un problème de capacité de production" en France et un "problème de qualité" en Grèce, sur la forme effervescente du médicament. Médecins et pharmaciens ont donc commencé à prescrire la forme orodispersible (à faire fondre sous la langue), qui s'est retrouvée à son tour "en tension".
• Les vaccins. BCG, anti-hépatite B pour adultes… Plusieurs vaccins courants manquent en ce moment, selon Infovac France, et tous n'ont pas de substitut. En cause, pour commencer, une fabrication longue (jusqu'à trois ans pour certains) et complexe. Une rupture de stock et d'approvisionnement s'inscrit donc, aussi, dans la durée. Ils sont en outre conçus à partir de virus, de bactéries ou de parasites, des matières premières vivantes dont le rendement n'est pas toujours prévisible. Les industriels sont également responsables : en produisant à flux tendu pour faire des économies sur le stockage, ils peuvent eux-mêmes créer des tensions d'approvisionnement.
S'ajoutent à cela les politiques de santé publique : de plus en plus de pays, comme la Chine ou l'Inde, organisent des campagnes de vaccination d'envergure. Et même au sein de l'Union européenne, cela peut être compliqué. "Pour les 28 pays membres de l'UE, il existe 23 calendriers vaccinaux différents pour les enfants", auxquels les laboratoires s'adaptent, explique Allodocteurs, mais "en cas de pénurie dans un pays, il est très difficile de rapatrier un lot destiné à un autre pays européen".
• Les médicaments contre l'hypertension. Deux médicaments anti-hypertenseurs ont été touchés ces derniers mois par des pénuries. Après le valsartan, des lots d'irbésartan ont été rappelés, début 2019. Des impuretés potentiellement cancérogènes avaient été détectées dans le valsartan, dont le principe actif est fabriqué en Chine. Car l'industrie pharmaceutique a massivement recours à des sous-traitants en Asie, pour diminuer ses coûts. La Chine et l'Inde fournissent ainsi entre 60% et 80% de la production mondiale des principes actifs. Au point que pour de nombreuses molécules, "seulement deux ou trois fournisseurs" mondiaux existent aujourd'hui, relève le Leem.
Les laboratoires pharmaceutiques tendent aussi à spécialiser toujours plus leurs usines. Une conséquence de la concentration croissante du secteur, mais aussi "de l'augmentation du niveau technologique requis et des contraintes réglementaires", selon le Leem. Ainsi, tout aléa de production (accident, catastrophe naturelle ou simple panne matérielle) peut engendrer des ruptures d'approvisionnement, si aucun autre site ne peut prendre le relais.
Qu'en est-il des intermédiaires ?
Les incidents de production sont imprévisibles et la hausse de la demande pour un médicament n'est pas toujours facile à anticiper. Mais au cœur des problèmes de ruptures d'approvisionnement en médicaments, il y a aussi une logique financière. Et certains acteurs ne jouent pas le jeu. L'ANSM a notamment une catégorie d'intermédiaires dans son viseur : les "short-liners". Ce sont des grossistes-répartiteurs (qui achètent les médicaments aux laboratoires, les stockent et les vendent aux pharmacies), qui se spécialisent dans les médicaments les plus rentables, par opposition aux "full-liners", qui traitent tous les médicaments.
Les grossistes-répartiteurs doivent respecter des obligations de service public : disposer d'une "collection" suffisante de médicaments et être capables de livrer les pharmacies françaises en 24 heures. Mais en France, les prix des médicaments sont relativement bas. Certains "short-liners" n'hésitent donc pas à déroger à leurs obligations en vendant les médicaments un peu plus cher à nos voisins. L'ANSM a ainsi sanctionné cinq de ces sociétés, en 2018, pour un montant total de 480 500 euros.
Que peut-on faire pour limiter les dégâts ?
Des règles existent. Les laboratoires pharmaceutiques ont par exemple l'obligation de mettre en place des plans de gestion des pénuries. Mais ces règles sont encore insuffisantes, puisque les ruptures d'approvisionnement se multiplient. Le gouvernement a donc dévoilé début juillet d'autres pistes. Une "feuille de route" provisoire, qui devrait aboutir à un plan présenté en septembre.
La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, prévoit notamment de généraliser, en 2020, la plateforme DP-Ruptures, qui permet aux pharmaciens de signaler les ruptures d'approvisionnement. La feuille de route propose aussi de "sécuriser l'approvisionnement" des MITM à fort risque de pénurie, notamment les anticancéreux, en élaborant "une cartographie des sites de production" de matières premières et de médicaments et en améliorant les procédures d'achat hospitalier. Elle prône également davantage de "coopération européenne", en poursuivant "les discussions sur l'achat groupé notamment de vaccins essentiels", et un "partage d'information concernant les situations et les causes des pénuries".
Les médecins signataires de la tribune publiée dans Le JDD souhaitent que soient imposées aux laboratoires pharmaceutiques titulaires de l'autorisation de mise sur le marché "la constitution et la gestion de stocks" de médicaments d'intérêt thérapeutique majeur. Ils appellent également à ce que "soit rapatriée en Europe la production des principes actifs" et demandent la création d'un "établissement pharmaceutique à but non lucratif, si possible européen".
De son côté, le Leem juge nécessaire de "s'interroger sur le juste prix" des médicaments, car les pénuries touchent souvent des spécialités peu rentables. La fédération propose aussi de définir un ensemble de "médicaments d'intérêt sanitaire et stratégique" plus restreint que les MITM, pour lesquels des mesures de gestion de pénurie devraient être renforcées. Cette liste établie "au regard de critères précis" permettrait de se concentrer sur les traitements "les plus indispensables et irremplaçables".
Et moi, je fais comment ? J'achète mes médicaments sur internet ?
Mieux vaut éviter de chercher à acheter les médicaments manquants sur internet. Le risque de tomber sur des contrefaçons est trop grand. La première chose à faire est d'en parler à votre médecin prescripteur, afin d'anticiper vos besoins quand c'est possible. Il est aussi important de s'informer, auprès des pharmacies, afin de savoir si la rupture de stock est temporaire ou non. Si elle est temporaire et de courte durée, il est tout à fait possible qu'une autre officine dispose du médicament dont vous avez besoin.
Si votre traitement n'est plus disponible, ou pas avant un long moment, il est alors temps pour votre médecin et votre pharmacien de chercher un traitement alternatif, avec des produits de substitution.
Article de Camille Caldini

Source : francetvinfo.fr


dimanche 25 août 2019

Lettre ouverte à Madame Buzin


Vis ma vie d’aide-soignante.
Tous les matins je me lève, et je sais que je vais affronter une dure journée.
Ma journée seras ponctuée aussi bien de moments joyeux, de fous rires avec mes collègues, que des moments douloureux.
Chaque matin, je ne sais pas ce qu’il m’attend.
Chaque matin, c’est un nouveau livre, un nouveau chapitre de la vie qui s’ouvre à moi ..
Mes journées sont parfois très longues et rythmées par le bruit incessant des scores et des respirateurs.
Ces petits bips, qui quelques fois restent dans ta mémoire et que j’entends encore le soir quand je m’endors.
Et quand j’arrive à mon travail, j’enfile ma blouse blanche et mes baskets, fini les Crocs les jambes sont souvent malmenées et les pieds douloureux d’avoir trop marcher ,trop couru tout au long de la journée. Alors les baskets ça reste nécessaire.
Une fois que j’ai enfilé ma blouse blanche je prends le temps de faire une petite pause café parce que je sais que ensuite je ne pourrais peut-être pas avoir le temps de me poser.
Ma journée débute souvent par de grosses toilettes et oui Madame Buzin je n’ai que quatre-saisons patients, on pourrait croire que je suis une privilégiée, mais voyez-vous ses patients là sont ce que l’on appelle dans notre jargon des patients lourds.
Souvent intubés, ventilés, avec des défaillances importantes qu’il faut suppléer avec des machines.
Et là on rentre dans la technicité de l’hôpital où chacun a son rôle, ou chacun ses compétences, Mais où le binôme infirmier aide-soignant est important. 
Ma journée sera rythmée par des pansements lourds, des arrêts cardiaques, des entrées compliquées, des scanners, des I.R.M. et des sorties soit par la grande porte ,soit par la porte dérobée ou tout derrière est effacé. 
Cette lettre n’est pas une plainte, cette lettre est juste celle d’une aide-soignante, qui veut juste vous faire comprendre les difficultés rencontrées au cœur de l’hôpital, au cœur du soin. Souvent, le soir lorsque je rentre j’emporte avec moi fatigue, douleur qu’elle soit physique ou morale. 
On est jamais préparé à la mort, et la mort est partout au sein de l’hôpital, des EHPAD, partout la mort rôde, il peut hanter mes nuits, et pourrir mes journées.
Mais ma vie d’aide-soignante, c’est la vie de milliers d’aide-soignante, de milliers d’infirmières , qui tous les jours œuvrent pour le bien des malades, des personnes Âgées.
Ma vie d’aide-soignante, c’est aussi celle, de cette autre aide-soignante qui travaille dans un service de gériatrie.et, qui doit effectuer 15 toilettes, voir plus sur des personnes n’ayant plus aucunes autonomies.
Elles doivent porter, manipuler, avec souvent peu de matériel ce qui leurs permettraient de ne pas se casser le dos, de ne pas se blesser. Car un corps malade, un corps vieillissant , est un corps lourd. C’est un corps qui a besoin de l’aide de tout ce personnel soignant . 

Nous devons repenser les soins, nous devons repenser l’hôpital en y mettant de l’humanité, de la chaleur et du réconfort.
Nous devons penser à l’avenir, et à cette prise en charge qui devient compliquée , qui devient maltraitante par manque de personnel et de matériel. 
Notre métier, ma vie d’aide-soignante je l’ai choisie , je l’ai voulue , et c’est une vie que j’aime. Bien sûr que cela est difficile bien souvent à l’hôpital, mais il y a des moments de bonheur, surtout dans les maternités, la naissance d’un enfant est la plus belle chose au monde. 
Nous devenons adultes, et nous vieillissons. 
Et la population est de plus en plus vieillissante on ne meurt plus à 60 ans, mais à 90. Alors il faut réfléchir à une autre approche des soins, à une autre approche de la prise en charge de ces personnes âgées, à la prise en charge de nos malades . Ma vie d’aide-soignante se passe aussi au milieu des pleurs des familles, ces familles que je dois prendre en charge comme le patient. 

Ces familles que je dois rassurer avec mes mots, avec des mots simples.dans la douleur ou dans la joie, car en plus des patients ,de ce patient proche ,auquel je vais devoir administrer des soins, je vais devoir également prendre du temps pour parler aux familles. Mais ce temps ,nous ne l’avons plus, et pourtant ce temps d’échange est important.nous y apprenons tellement de choses, d’histoires de vie, il est aussi important que le soin. Cette lettre, Madame est Un cri du cœur, un cri pour une reconnaissance, pour une prise de conscience de la souffrance de toutes les aides-soignantes, infirmières, tout le personnel paramédical confondu qu’il soit ash ,agent administratif ....etc....et j’en passe tout ce personnel qui œuvre pour le bien des malades, tout ce personnel doit être reconnu, doit être aidé, et ne doit pas continuer à devoir soigner, en considérant le malade comme objet de soin, mais comme une personne . 
Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas et ce n’est surtout en aucun cas de leur faute.
C’est en mettant en place des conditions de travail optimales que les soignants pourront retrouver leurs places au sein de l’institution.les soignants ne sont pas des numéros sur des fiches de payes, ce sont des humains qui travaillent avec des humains.
Leurs salaires n’est peut être pas non plus à la hauteur du travail qu’ils effectuent et de la tâche considérable qui les incombe .
L’histoire de la santé, l’histoire du soin, l’histoire de l’hôpital est l’histoire de chacun d’entre nous.
C’est l’histoire d’une loi santé qui vise à la fin du soin public.
Quand, nous voyons nos collègues qui sont en grève depuis des mois, et l’indifférence des pouvoirs publics , il y a de quoi se poser des questions et craindre pour l’avenir, pour notre avenir et surtout celui de l’hôpital public avec un grand P.
Ma vie d’aide soignante, Madame ,vous pouvez venir la partager, vous ne vous ennuierez pas.
Surtout n’oubliez pas de chausser vos baskets, car vous verrez qu’elles vous seront très utiles.
Ma vie d’aide-soignante, c’est ma vie, oui il est vrai que que parfois c’est difficile, qu’il m’arrive de pleurer, mais pour rien au monde Madame je la changerai.
Alors, ouvrez les vannes de la discussion, aller chercher les solutions non pas au fin fond d’un tiroir au sein d’un ministère , mais plutôt au sein même de ceux qui sont au cœur de tout, les soignants.
N.K

Source : mesopinions.com

L'accès aux informations de santé (dossier médical)


Toute personne a accès à l'ensemble des informations le concernant, détenues par les professionnels de santé et qui ont contribué à l'élaboration et au suivi du diagnostic et du traitement. L'accès au dossier médical du malade peut désormais se faire directement ou par l'intermédiaire d'un praticien.
Qui peut demander l'accès au dossier médical ?
Tout patient peut demander à accéder à son dossier médical auprès d'un professionnel de santé ou d'un l'établissement de santé. Le patient peut y accéder directement ou par l’intermédiaire d’un médecin qu’il désigne. En dehors du patient lui-même, cette demande peut-être effectuée par le titulaire de l'autorité parentale (pour les mineurs), par le tuteur (pour les personnes sous tutelle), et,sous certaines conditions, par son ayant droit (en cas de décès de l'intéressé), par le titulaire de l'autorité parentale (pour les mineurs), par le tuteur (pour les personnes sous tutelle).ou par toute personne (comme son médecin traitant par exemple) désignée comme intermédiaire par l'usager. La communication du dossier médical doit intervenir au plus tard dans les huit jours suivant la demande et au plus tôt dans les 48 heures.
Si les informations remontent à plus de cinq ans, ce délai est porté à deux mois. Cette période de cinq ans court à partir de la date à laquelle l'information médicale a été constituée.
Quelles sont les informations communicables ?
Toute personne a accès à l'ensemble des informations concernant sa santé, c'est-à-dire à toutes les données qui sont formalisées et ont contribué à l'élaboration et au suivi du diagnostic et du traitement ou à une action de prévention, ou ont fait l'objet d'échanges écrits entre professionnels de santé.
Ceci correspond notamment aux résultats d'examen, aux comptes rendus de consultation, d'intervention, d'exploration ou d'hospitalisation, aux protocoles et prescriptions thérapeutiques mis en œuvre, aux feuilles de surveillance, ainsi qu'aux correspondances entre professionnels de santé, à l'exception des informations mentionnant qu'elles ont été recueillies auprès de tiers n'intervenant pas dans la prise en charge thérapeutique et des informations concernant des tiers.
Ces informations sont communicables quelle qu'en soit la forme (papier, support informatique...). La communication en langage clair (par exemple, par l'indication de la signification des codes utilisés) doit être conforme au contenu des enregistrements.
Quelles sont les modalités d'accès et de communication ?
La demande est adressée au professionnel de santé, au responsable de l'établissement de soins ou à la personne désignée à cet effet par ce dernier.
L'accès aux données se fait, au choix du demandeur, soit par consultation sur place avec éventuellement remise de copies, soit par l'envoi des documents (si possible en recommandé avec accusé de réception). Les frais de délivrance de ces copies sont à la charge du demandeur, sans pouvoir excéder le coût de la reproduction et, le cas échéant, de l'envoi des documents.
Avant toute communication, le destinataire de la demande doit vérifier l'identité du demandeur (ou la qualité de médecin de la personne désignée comme intermédiaire).
Quels sont les cas particuliers ?
Pour les mineurs et les majeurs sous tutelle, ce sont les titulaires de l'autorité parentale et les tuteurs qui exercent ce droit d'accès aux informations médicales.
Par ailleurs, une personne mineure peut s'opposer à ce qu'un médecin communique au titulaire de l'autorité parentale des informations qui la concernent. Dans un tel cas de figure, le praticien doit néanmoins s'efforcer d'obtenir le consentement du mineur à l'information de ses parents. Si ce dernier maintient son opposition, la demande du titulaire de l'autorité parentale ne peut pas être satisfaite et le médecin doit alors faire état par écrit de cette opposition.
L'ayant droit d'une personne décédée peut accéder aux informations concernant le défunt dans la mesure oùu ces données sont nécessaires pour connaître les causes de la mort, défendre la mémoire du défunt ou faire valoir des droits, sauf volonté contraire exprimée par la personne décédée. L'ayant droit doit donc toujours indiquer le motif de sa demande d'accès. Tout refus de la part du médecin ou de l'hôpital l'établissement de santé doit être motivé. En revanche, la délivrance d'un certificat médical ne comportant pas d'information couverte par le secret professionnel ne peut pas être refusée.
En psychiatrie - en cas d’admission en soins psychiatriquesd'hospitalisation d'office ou sur demande d'un tierssous contrainte - le détenteur des informations peut estimer que la communication doit avoir lieu par l'intermédiaire d'un médecin. Dans ce cas il en informe l'intéressé. Si le demandeur refuse de désigner un praticien, le détenteur des informations saisit la Commission départementale des soinshospitalisations psychiatriques. Le demandeur peut également saisir cette commission de son côté. L'avis de celle-ci est notifié au demandeur et au détenteur des données et s'impose à eux.
Source : hopital.fr
Vous pouvez consulter les informations mises en ligne sur ce sujet par le Collectif Interassociatif Sur la Santé sur son site dédié au grand public 

Appelez le service "Santé Info Droits" au 0 810 004 333 (numéro Azur, tarif selon opérateur).
 Ou le numéro traduit  :  01 53 62 40 30.
(numéro Azur, coût d’une communication locale depuis un poste fixe). Ce numéro est mis en œuvre par le Collectif inter-associatif sur la santé (Ciss).


Et si on se penchait sur la démocratie sanitaire ?


Mais au fait qu’est-ce que la démocratie sanitaire ?
À l’hôpital, chez le médecin, à domicile, dans un établissement médicalisé, à tout moment et en tout lieu du parcours de soins… vous avez des droits ! 
Et les agences régionales de santé jouent un rôle majeur pour faire connaître et grandir la démocratie sanitaire, elles sont les promotrices des droits des usagers de la santé.
La démocratie sanitaire est une démarche associant l'ensemble des acteurs du système de santé dans l'élaboration et la mise en œuvre de la politique de santé, dans un esprit de dialogue et de concertation.
Faire vivre la démocratie sanitaire nécessite de développer la concertation et le débat public, d’améliorer la participation des acteurs de santé et de promouvoir les droits individuels et collectifs des usagers. 
Au niveau local, ce sont les agences régionales qui animent la démocratie sanitaire sur le territoire.
Connaître le droit et le faire progresser
La représentation des usagers dans les instances de santé publique et hospitalières permet aux usagers de participer à l’élaboration des politiques de santé et à l’amélioration de la qualité des prises en charge.
Grâce à leurs représentants, les usagers peuvent agir et contribuer à l’amélioration de la vie quotidienne des patients, siéger dans des instances locales, régionales ou nationales de santé publique.
Source : ARS

vendredi 23 août 2019

Bordeaux et Lille en tête du palmarès des hôpitaux 2019


Suivent le CHU de Toulouse, les hôpitaux universitaires de Strasbourg, le CHU de Montpellier, le CHU de Nantes et l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris.
Où vaut-il mieux se faire soigner ? Les CHU de Bordeaux (1er) et Lille (2ème) arrivent en tête de la nouvelle édition du palmarès des 50 meilleurs hôpitaux publics étudiés pour la qualité de leurs spécialités médicales ou chirurgicales, et publié ce jeudi dans l'hebdomadaire Le Point.
Suivent le CHU de Toulouse (3ème), habitué du podium, les hôpitaux universitaires de Strasbourg (4ème), le CHU de Montpellier (5ème, en hausse), le CHU de Nantes (6ème), l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris (7ème, en baisse), le CHU de Nancy (8ème, en hausse), le CHU de Rennes (9ème) et celui de Grenoble (10ème) devant le CHU de Tours (11ème).
Douze nouvelles activités prises en compte
Pour figurer au classement final de ce palmarès indépendant, un établissement doit fournir un service médical et chirurgical complet. Cette version fournit son plus gros classement (122) de disciplines médicales et chirurgicales.
L'hebdomadaire décline toute une série de classements particuliers de prise en charge couvrant un large éventail de soins (infarctus du myocarde, chirurgie du dos, de l'obésité, AVC, cancer du sein, audition, dépression, schizophrénie, hernie de l'abdomen, etc.).
Parmi les nouveautés cette année, douze activités, dont les troubles du sommeil à tout âge, la chirurgie des testicules, des cancers de l'enfant et de l'ado (rein, os, cerveau, leucémies aiguës, lymphomes), l'épilepsie...
Une longue série d'articles accompagne par ailleurs le dossier, par exemple sur l''énorme inégalité de chances" qui persiste en France pour l'AVC, source de handicaps. Moins d'une victime sur deux (48 %) a été hospitalisée dans une unité neurovasculaire spécialisée, d'après la base nationale des données hospitalières (PMSI). Un chiffre bien inférieur à d'autres pays comme l'Angleterre (96 % en 2016) ou la Suède (87 % en 2009) pointe du doigt l'hebdomadaire.

Source : lexpress.fr

jeudi 22 août 2019

Un bâtiment a pris feu à Créteil, dans la nuit du 21 août 2019, emprisonnant une dizaine de personnes.


À Créteil, dans les locaux de l'hôpital Henri-Mondor, un bâtiment de dix étages était en proie aux flammes dans la nuit du 21 août 2019. 
L'incendie s'est déclaré au sixième étage du bâtiment, vers 23 heures, prenant au piège des étudiants infirmiers et des aides soignants dormant sur les lieux. 
Une cinquantaine de personnes ont été évacuées durant l'intervention des pompiers, une vingtaine d'autres ont été relogées par l'hôpital. Malgré la rapidité des secours, le bilan est lourd avec huit blessés et une personne décédée.

Source : lci.fr

Scorbut en France : la mise en garde de médecins niçois


On pensait pouvoir le classer parmi les maladies disparues. Pourtant, le scorbut existe encore, assurent des médecins du service de rhumatologie du CHU de Nice (Alpes-Maritimes) dans un article paru récemment dans La Presse médicale.
Provoquée par une carence en vitamine C, cette maladie, longtemps appelé la peste des marins, est traditionnellement associée aux expéditions et aux grandes explorations du XVe au XVIIIe siècle : une partie des marins des voyages de Vasco de Gama, Magellan ou Jacques Cartier, privés de certains aliments pendants plusieurs mois, ont été décimés par la maladie, liée à un manque d’acide ascorbique présent dans les fruits et légumes. Mais la maladie existait bien avant cette époque. C’est même à cette affection que le roi Louis IX, devenu Saint-Louis, aurait succombé en 1270, a-t-on appris voilà quelques semaines.
Carence en vitamine C
Plus de sept siècles plus tard, le scorbut n’a visiblement pas dit son dernier mot. À Nice, les médecins du service rhumatologie ont observé trois patients entre août 2017 et janvier 2018 : deux femmes de 74 et 60 ans et un homme de 61 ans. Les symptômes étaient à chaque fois différents : jambes lourdes, fatigue, anémie, taches sur le corps, épanchement de sang, gencives sensibles ou encore dents déchaussées… Mais le dénominateur commun était une carence en vitamine C, due à une mauvaise alimentation. « On a vérifié le dosage de cette vitamine car les saignements étaient spontanés et les bilans standards étaient normaux », explique au Parisien Marie-Charlotte Trojani, co-autrice de la publication et interne au CHU niçois.
Les conclusions de l’article ne sont pas inédites. En 2015, un médecin du CHU de Limoges (Haute-Vienne) avait lui aussi mené une étude sur 63 patients, de 47 ans de moyenne d’âge, ayant tous présenté une carence en vitamine C. Parmi eux, dix scorbuts avaient été identifiés ! 
Une première alerte, relayée par les médias, qui n’a visiblement pas été jusqu’aux oreilles de tous.
Mangez des fruits et des légumes !
En écrivant cet article, l’équipe de médecins niçoise cherche donc à mettre en garde ses confrères et particulièrement les généralistes, en première ligne face à la population. « Je ne pense pas qu’il y ait un grand retour du scorbut en France», commente Marie-Charlotte Trojani, « mais il faut savoir y penser. D’autant qu’il ne faut souvent qu’une seule dose de vitamine C en intraveineuse ou par voie orale pour faire régresser les symptômes. » Selon la future médecin, qui « ne pense pas que des cas mortels de scorbut existent encore », en une dizaine de jours de traitement et en modifiant le comportement alimentaire du patient, ce dernier guérit.
Souvent, le scorbut survient dans les situations de précarité, de pauvreté, ou chez des personnes isolées, « qui mangent des plats tout préparés, une seule fois par jour », illustre l’interne en médecine. Les personnes marginalisées du fait d’une addiction, l’alcool par exemple, peuvent également être touchées.
Pour l’éviter, il faut tout simplement consommer des fruits et légumes variés, de saison, pas trop cuits et bien conservés à l’abri de la lumière et de la chaleur. Les agrumes - oranges, citrons, pamplemousses, mandarines - regorgent de vitamine C. Ils ne sont pas les seuls : kiwis, fraises, poivrons, salades, choux sont de bons pourvoyeurs ! 
Et si vous n’êtes pas très fans du fruit en dessert, pas de problème : même un verre de jus de fruit quotidien peut suffire.

Source : leparisien.fr

Une pétition est lancée, par Santé Nature Innovation, pour mettre fin à l'errance médicale des malades de Lyme


Pétition adressée à Madame la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn.
La maladie de Lyme s’annonce comme le prochain grand scandale sanitaire du XXIe siècle. En effet :
- 1 Français sur 4 a déjà été piqué par une tique (1).
- La maladie de Lyme fait de plus en plus de victimes : 27 000 cas par an en 2014 (2) à plus de 50 000 en 2016 (3).
- Les tests pour la déceler ne sont fiables qu’à 56%. Près d’une personne sur deux ayant résultat négatif serait donc bien porteuse de la maladie ! (4).
En attendant nous fonçons droit dans le mur, avec des moyens de dépistage et des traitements obsolètes.
Un dépistage hasardeux 
Si vous pensez être affecté par la maladie de Lyme, on vous prescrira un test ELISA. Or :
- Les États-Unis l’ont abandonné en 2017 pour manque de fiabilité (5).
- Il génère 500 fois plus de faux négatifs que les tests pour le SIDA.
- Ses seuils d’étalonnage varient selon les régions : une même personne peut alors être positive à Montpellier et... négative à Paris !
Le plus aberrant ?
La maladie de Lyme est mieux diagnostiquée chez les animaux. Certains malades sont donc obligés de faire tester leur sang dans des laboratoires vétérinaires, prétendant qu’ils s’agit de celui de leur chien (6) !
Des malades pris pour des fous
À ces tests approximatifs s’ajoute un manque de formation et de compréhension de la part du corps médical.
Appelée “la grande imitatrice”, la maladie de Lyme génère des symptômes de plusieurs maladies différentes : fatigue, douleurs articulaires, migraines pouvant même aller jusqu’à la cécité ou la paralysie.
Le diagnostic est ainsi plus long et plus difficile à établir.  
Résultat ? 
- Les médecins sont complètement dépassés, et préfèrent administrer des antidouleurs ou des anti-dépresseurs.
- Les malades sont rejetés du système de santé, accusés d’être dépressifs, d’inventer leurs symptômes ou même envoyés en psychiatrie.
Commence alors une longue période d’errance médicale pour les patients, qui peuvent attendre des années avant qu’un diagnostic correct ne soit établi.
C’est le cas de Yannick, 12 ans, qui se fait mordre par une tique alors qu’il est en vacances avec ses parents. Pendant 11 mois il vit l’enfer, hospitalisé 5 fois, passant de 45 à 29 kilos, et finissant quasi tétraplégique (7).
D’autres sont moins “chanceux”. Il aura fallu 6 ans et plus de 70 médecins à Laura pour être diagnostiquée (8) !
Des médecins traités comme des criminels
Hélas, les médecins prenant ce problème à bras le corps ne sont pas mieux traités.
Ils sont poursuivis pour avoir pratiqué des traitements non recommandés par les autorités, suspendus par l’Ordre des Médecins voire interdits d'exercer.
Certains sont même condamnés par la justice pour avoir simplement réalisé des test de dépistage en dehors de recommandations officielles.
- Un médecin à Saint-Etienne s’est ainsi vu interdire d'exercer pendant 6 mois, simplement pour avoir prescrit trop de bilans sanguins.
- Une directrice de laboratoire proposant des tests alternatifs à ELISA, a été condamnée à 9 mois de prison pour “escroquerie”.
- Un autre a carrément écopé de 4 mois de prison ferme ! (9)
D’autres poursuites sont encore en cours, accusant de charlatanisme des professionnels de santé n’ayant fait que leur travail : écouter leurs patients et essayer de soulager leur peine.
Une inaction politique alarmante
Les recommandations officielles imposent un unique traitement de 3 antibiotiques à prendre sur 4 semaines. Or des bactéries responsables de la maladie peuvent toujours être trouvées vivantes chez les personnes suivant ce traitement (10).
Ce traitement est donc INEFFICACE.
Cette absence d’alternative bloque les médecins dans leur prescriptions, et les malades dans leur guérison.
Du tourisme médical… en Allemagne !
Résultat ? 
Beaucoup de malades se dirigent vers l’Allemagne, où cette maladie est reconnue depuis plus longtemps et mieux prise en charge.
Le coût de ce traitement est cependant beaucoup plus élevé (autour de 10.000 euros).
Seulement, il s’agit bien souvent d’une solution de dernière chance pour ces patients désespérés et délaissés par le système de santé français, incapable de les prendre en charge (11). 
Certains, acculés par les dépenses, sont obligés de faire appel aux dons et s’en remettent à des cagnottes en ligne.
Dans un pays qui se targue d’avoir un système de soins n’excluant personne, cette situation ne peut plus durer.
 C’est pourquoi nous demandons aujourd’hui au gouvernement :
1)    Une meilleure formation et sensibilisation des médecins.

2)    Un budget conséquent pour la recherche de nouveaux traitements et de tests de dépistage plus fiables.
3)    La fin des poursuites à l’encontre de médecins essayant de traiter cette maladie en dehors des recommandations officielles.
Une urgence à changer de regard
Cette maladie touche des milliers de personnes chaque année et ne discrimine pas.
Cela semble éloigné jusqu’au moment où un de nos proches, un parent ou un enfant se fait piquer par une tique lors d’une banale sortie en forêt...
Seul un plan ambitieux pourra redonner de l’espoir aux malades et à leurs familles.
Je vous enjoins donc à signer avec moi cette pétition adressée à la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, pour mettre fin dès maintenant à l’errance médicale des malades de Lyme.

Pour signer la pétition (source : mesopinions.com)


Voir aussi