"La Vie Hospitalière"

samedi 31 mars 2018

Déclaration des organisations syndicales CFE-CGC, CFTC, CGT, CGT-FO, FA, FSU et Solidaires



Déclaration des organisations syndicales CFE-CGC,  CFTC, CGT, CGT-FO, FA, FSU et Solidaires

Messieurs les Ministres,
C'est au nom des 7 organisations qui ont appelées à la journée de grève et de manifestations du 22 mars que cette déclaration est prononcée.
Nous souhaitons devant vous et à l'occasion de cette première rencontre après la mobilisation vous interpeller solennellement sur la situation actuelle.
D'abord, pour souligner la réussite de la journée du 22 mars, dont nous nous félicitons, et que vos tentatives de minoration ne peuvent masquer.
Ensuite, pour vous dire à nouveau – et avec plus de force et de conviction que jamais – qu'il y a urgence et nécessité à ce que vous ouvriez de véritables négociations.
Car, il faut être clair : que ce soit sur l'augmentation du pouvoir d'achat, les créations d'emplois statutaires, la titularisation des précaires, l'égalité professionnelle, l'amélioration des carrières, sur le devenir des missions publiques, la façon dont vous cherchez à avancer relève beaucoup plus du passage en force que de la concertation.
Quant au fond, nous persistons à estimer que vos orientations sont tout à fait néfastes pour la Fonction publique, ses missions d'intérêt général, les conditions de vie et de travail des agents.
Il est donc indispensable que vous preniez en compte ce que vous disent nos organisations syndicales dont la représentativité largement majoritaire et la légitimité ne sauraient davantage être ignorées.
Nous notons que vous nous avez adressé mardi soir une version retouchée du document intitulé "refonder le contrat social avec les agents publics". Nous mettons cette initiative au seul crédit de la mobilisation unitaire.
Ceci posé, Messieurs les Ministres, les modifications à la marge apportées au dit document ne le rendent pas plus acceptable que dans sa version antérieure.
Il ne faut pas se le cacher : la situation, que vous contribuez principalement à créer, est lourde d'enjeux.
Chacune et chacun est aujourd'hui placé(e) devant des responsabilités importantes.
En toute conscience, nos organisations syndicales continueront à assumer pleinement les leurs.
(Communiqué du 29 mars 2018)

Note de "La Vie Hospitalière" : concernant :"... l'augmentation du pouvoir d'achat..." il convient de demander l'augmentation des salaires et des pensions, à ne pas confondre avec l'augmentation du pouvoir d'achat (nous y reviendrons).
NB : Texte surligné par nos soins.

vendredi 30 mars 2018

Le syndrome d'épuisement professionnel d'une aide-soignante du CHU de Lille est reconnu imputable au service




Le tribunal administratif de Lille (Nord) a estimé qu'il existe un lien "unique, direct et certain de la décompensation [d'une aide-soignante] survenue sur le trajet entre son domicile et son lieu de travail [le CHU de Lille] le 15 février 2012 et diagnostiquée le même jour comme constitutive d'un syndrome d'épuisement professionnel". Dans cette décision, rendue ce 15 mars et dont Hospimedia a eu copie, le tribunal enjoint donc le directeur général du CHU de reconnaître l'imputabilité au service du syndrome d'épuisement professionnel dont elle a été victime en 2012. Cela dans un délai de deux mois après la notification du jugement.

































































Après le décès d'un enfant hospitalisé dans son service de rattachement et après qu'un des médecins "a déchargé sur elle sa saturation psychologique", l'aide-soignante, en charge de la coordination et de l'animation d'activités sociales pour les enfants du service pédiatrique, "a décompensé". Sur le trajet de son travail, le 15 février 2012, elle s'est sentie incapable de remplir ses missions et s'est rendue chez un médecin du travail d'un CH voisin. Ce dernier lui a prescrit un arrêt de travail pour maladie qualifiée de "burn out avec réaction dépressive et anxieuse". Le même jour, un psychiatre du CHU de Lille a relevé des symptômes corroborant ce diagnostic. Un expert psychiatre, missionné à des fins d'expertise après la déclaration de cet accident de service, a conclu en juillet 2013 "à une décompensation anxio-dépressive réactionnelle à l'exercice de ses fonctions". Il a souligné que l'arrêt de travail consécutif est justifié et, en l'absence de tout état antérieur, qu'il existe un lien "unique, direct et certain avec l'accident de service". Un certificat médical établi par un praticien hospitalier en octobre 2013 conclut dans le même sens, précisant que la décompensation de l'aide-soignante "est clairement lié au contexte professionnel", rappelle le tribunal.














































































































Celui-ci indique en outre que le CHU de Lille, sans remettre en cause la pathologie de l'aide-soignante, a fait valoir qu'elle "se serait mise elle-même en situation de risque malgré des mises en gardes répétées de son encadrement et de dépôt des consignes de services qu'elle aurait dû respecter". Or il n'établit la réalité de ces mises en garde et consignes par aucun élément. Dans sa décision, le tribunal rappelle que conformément à la loi sur la fonction publique hospitalière "le fonctionnaire conserve l'intégralité de son traitement jusqu'à ce qu'il soit en état de reprendre son service" si la maladie provient d'un accident survenu dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de ses fonctions. Il a droit également au remboursement des honoraires médicaux et des frais directement entraînés par la maladie ou l'accident. Doit être regardé comme un accident de service "tout accident dont est victime un agent public sur le parcours habituel entre son lieu de résidence et son lieu de travail".














































(Article de Géraldine Tribault)
Source : Hospimedia  
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L'Information des décideurs du sanitaire et du médico-social.