"La Vie Hospitalière"

samedi 22 juillet 2017

Plus de 100 jours de grève dans un EHPAD !


Plus de 100 jours de grève dans un EHPAD !


Ce n’est plus un secret depuis longtemps, les « maisons de retraites » où EHPAD, demandent à leur personnel d’être efficaces et efficients, ce qui est la moindre des choses, dans les établissements, ayant en charge nos anciens, mais ça a un coût.
Exceptionnelle, la durée. Du jamais vu en France au sein des EHPAD...
Tous secteurs d’activités confondus, difficile de trouver un conflit plus long. Si : 214 jours d’arrêt de travail dans un bureau de poste des Pyrénées-Orientales, en 2016… À côté, le conflit au sein de la SNCF (24 novembre au 15 décembre 1995) ferait presque figure de « petit joueur ».
Sûr, les 10 employés grévistes (des aides-soignantes, surtout), soit le quart du personnel à temps plein de la maison de retraite du groupe privé Les Opalines (77 résidents), à Foucherans (Jura), ne cherchent pas à figurer dans le Livre Guiness des records. 
Car plus de 3 mois sans percevoir leur salaire, ça fait mal, très mal. Comment font-ils pour ne pas trop perdre d’argent ? « On a organisé un concert le 25 mai », répond la tonique cégétiste Anne-Sophie Pelletier. « La salle était gratuite, les musiciens se sont produits bénévolement. 
On a récolté de quoi payer 40 % de nos salaires de mai. On a aussi notre caisse de solidarité. 
On collecte de l’argent dans les rues. Il nous arrive de récolter 200 euros en 1 heure 30. ça nous fait 20 euros chacun… »

« On demande toujours 100 euros net de plus par mois »

Comment cet EHPAD parvient-il à prendre en charge les résidents, avec le quart de son personnel en moins ? « Au début, la direction a fait venir des employés d’autres établissements des Opalines, puis elle a recruté des CDD. 12 résidents ont aussi été placés dans d’autres maisons, à Dôle, Arbois, Salins… » Les grévistes disent avoir encore le soutien de nombre de familles,
même si celui-ci semble moins s’exprimer publiquement qu’au début.




Pour "La Vie Hospitalière" les revendications de ces personnels soignants sont légitimes et devraient faire boule de neige !
Sans même attendre les manifestations syndicales du 12 septembre.
Trop, c'est trop !
 

mardi 18 juillet 2017

Suites du suicide d’une collègue le 7 mars 2017



Suites du suicide d’une collègue le 7 mars 2017

Un CHSCT s’est tenu le 11 juillet 2017,concernant la restitution du rapport d’enquête sur le suicide de notre collègue Sandrine, le 7 mars 2017 sur son lieu de travail, le Département d’Information Médicale (DIM).
Sud avait fait plusieurs alertes et demandé une expertise externe concernant les conditions de travail dans ce service et plus particulièrement le management délétère du chef de
service.
L’enquête montre clairement l’imputabilité au service du décès de madame BARA Sandrine:

Du fait de son absence du deuil de son métier d’origine soignante, IADE, par une reconversion imposée et comprise par elle comme une
injustice, jamais acceptée.

Du fait d’un environnement socio-professionnel dégradé, comme le montre particulièrement:
Le DGI (Danger grave et imminent) déposé par FO et soutenu par SUD et la CFDT.
Le diagnostique psychosocial.
Le rapport de l’expertise de SECAFI demandé par SUD et soutenu par FO et la CFDT.
L’analyse en particulier causale et systémique du rapport remis le 25 juin 2017.

Les témoignages de ses collègues sont éloquents:

VERBATIM (définition) Est constitué de l’ensemble des mots et phrases employés par une population lors d’une enquête:

«Peu de gens peuvent se targuer de connaitre Sandrine.»
«C’était une bosseuse, elle mettait un point d’honneur à être à jour dans son travail, elle était attentive à ce que son travail soit bien fait»
«Mme Bara ne trouve pas sa place dans un système qui déraille»
«Elle avait signifié ne plus pouvoir assumer la charge de travail»

Concernant le service du DIM dans son ensemble:

«C’est un vrai gâchis» dit par toutes les personnes interrogées. »
«Je viens pour que Sandrine ne soit pas morte pour rien»
«Je n’ai jamais connu ça ailleurs»
«Nous étions abandonnés livrés à nous-mêmes»
«On faisait de l’abattage»… « Je ne veux pas qu’on oublie qu’il y a une vie en moins et ce n’est pas parce qu’on nous met ailleurs que ça y est.»
Pour SUD la reconnaissance de l’imputabilité au service du décès de notre collègue ne nous fera pas oublier que nous avions tout mis en œuvre dans la cadre du CHSCT pour prévenir cet acte désespéré.
La Direction n’a pas pris ses responsabilités à la hauteur de la gravité des faits qui aujourd’hui ne sont plus contestés.
Une réorganisation du DIM a été mise en place .

Source : Sud Santé Solidaires du GHUPC

Malaise à l’hôpital public : il y a urgence !

  Malaise à l'Hôpital Public, il y a urgence !

Avec toujours plus de responsabilités et moins d’effectifs, les cadres de santé se retrouvent aux prises entre une exigence sur la qualité des soins et des impératifs de rentabilité. Maillon essentiel du système hospitalier, ils pourraient bien y perdre leur équilibre.

Une infirmière de l’hôpital Cochin à Paris s’est suicidée mardi matin 7 mars sur son lieu de travail. La direction de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), a dit « prendre très au sérieux ce nouvel événement tragique qui renforce sa détermination dans la prévention et la détection des risques psychosociaux et l’amélioration des conditions de travail ».

Le personnel hospitalier a pris de plein fouet la vague de réformes qui submerge les établissements publics depuis le début des années 2000. Tout le monde est à bout. Les cadres de santé se retrouvent tiraillés entre deux impératifs : répondre à l’exigence de qualité des soins et améliorer la performance économique.
Sous fond de rigueur budgétaire, c’est aujourd’hui la course contre la montre dans les services. Avec le passage à la T2A (tarification à l’activité, axe majeur du plan Hôpital 2007), les centres hospitaliers sont désormais facturés selon le volume et la nature des soins qu’ils réalisent, avec une démarcation entre ceux qui sont rentables et les autres. « J’ai choisi de prendre des responsabilités pour promouvoir la qualité des soins. Et je me retrouve écrasée par des logiques financières. L’hôpital doit faire du chiffre. Et les équipes, travailler en conséquence. Il faut sans arrêt auditer leurs pratiques. Les services de soins sont devenus des petites entreprises », assène Nathalie, cadre de santé en région parisienne.
Prise en charge chronométrée
Pour compresser davantage les dépenses de santé et intensifier les entrées des patients, un coup d’accélérateur est donné au « virage ambulatoire ». La règle du jeu : planifier tous les actes de soins sur une même journée pour libérer les patients le soir. Cette modalité de prise en charge chronométrée épuise les équipes paramédicales et l’encadrement.
« Le virage ambulatoire met les cadres sous tension. Pour réduire les temps de séjour, ils sont chargés d’optimiser l’organisation...

samedi 1 juillet 2017

Une grande dame nous a quitté


Une grande dame nous a quitté

Simone Veil (née Jacob le 13 juillet 1927) est décédée hier. La France a perdue une grande dame, une militante féministe, une rebelle qui a aussi été artisan de la paix entre les peuples européens, mais c'est surtout en tant que ministre de la santé, 
du gouvernement de Jacques Chirac, que Simone Veil a marqué l'histoire.

(Archives AFP)

Ainsi le 26 novembre 1974, Simone Veil, ministre de la Santé, s'est opposée aux députés, loin d'être acquis à la cause qu'elle entendait défendre dans son projet de loi légalisant l'avortement en France. 
Elle a donné un discours retentissant, toutefois, trois jours et deux nuits, dans l'hémicycle, (où sur 490 député(e)s il y avait seulement  9 femmes...) ont été nécessaires pour arriver à faire passer cette loi, au petit matin,  le 29 novembre 1974 (1).
C'est grâce aux votes de l'opposition de gauche que la loi Veil sera adoptée. 
D'abord prévue pour être appliquée durant cinq ans, elle a été rendue définitive en 1979.
Elle a fait avancer le droit des femmes à disposer de leur corps, mettant fin ainsi à des drames où la finalité pouvait s'avérer grave. Que de vies de sauvées, que de drames évités depuis (2).

"La Vie Hospitalière" adresse à sa famille et à ses proches toutes ses sincères condoléances.




1) La loi a été définitivement adoptée le 20 décembre 1974, 
à l'Assemblée nationale
 par 277 voix pour (192 voix contre). Au Sénat 185 sénateurs ont voté pour, et  88 contre...
Le 17 janvier 1975, la loi est autorisée pour cinq ans. Elle sera rendue définitive par la loi du 31 décembre 1979.



2) Pour rappel : la loi Veil autorise l'IVG dans un délai de 10 semaines de grossesse, sur simple demande auprès d'un médecin.