"La Vie Hospitalière"

lundi 20 août 2012

Les hôpitaux n'ont pas les moyens de faire face à une canicule qui se prolongerait

Patrick Pelloux, Président de l'association des Médecins Urgentistes de France (AMUF), et premier urgentiste à avoir lancé une alerte lors de la canicule de 2003 (15.000 morts), a donné sur l’antenne de BFMTV, ce jour, son analyse du plan canicule de cet été.

(Capture video BFMTV du 19 août 2012)

Il insiste notamment sur le fait qu’il est essentiel de ne pas pratiquer d’activités sportives, ou d’efforts quels qu’ils soient, sous le soleil dans les heures les plus chaudes de la journée. Il estime par ailleurs que " les hôpitaux n'ont pas été suffisamment préparé et qu'il n'y a pas assez de lits ouverts"... insistant sur le fait qu'en cas de canicule prolongée, les hôpitaux ne seraient pas en mesure d’y faire face, faute de moyens, de lits et de personnels.


Rappel des données transmises par l'Inserm en septembre 2003

La canicule de 2003 a entraîné une surmortalité majeure : environ 15 000 décès supplémentaires par rapport à la mortalité prévisible normalement. 
Cette surmortalité observée porte sur la période du 1er au 20 août et correspond à un excès de + 60 % par rapport à la mortalité moyenne.

La surmortalité a été synchrone avec la période de canicule :
    •     élévation significative de la surmortalité le 4 août,
    •      accroissement régulier jusqu'à un pic le 12 août,
    •      amorce de régression le 13 août,
    •      régression rapide dans les jours suivants,
    •      retour à une mortalité normale le 19 août.
 Une surmortalité :
    •     particulièrement élevée, + 70%, chez les sujets âgés de 75 ans et plus,
    •      très importante aussi, + 30%, dans toutes les classes d'âges comprises entre 45 et 74 ans,
    •     de 40 % chez les hommes et de 60 % chez les femmes.
La surmortalité a été très prononcée dans la région Centre :+100 %, et en Ile-de-France : +130 %.
La région Ile-de-France totalise à elle seule près du tiers de l'ensemble de la surmortalité observée en métropole. La surmortalité s'élève à :
    •     + 127 % pour Paris,
    •      + 147 % dans l'Essonne,
    •      + 161 % dans les Hauts-de-Seine,
    •      + 160 % en Seine-Saint-Denis,
    •      + 171 % dans le Val-de-Marne.
Les nombres de décès qui ont eu lieu à domicile et en maisons de retraite ont été multipliés environ par deux par rapport à leur valeur habituelle et les décès en excès sont survenus pour :
    •      42 % dans des hôpitaux,
    •      35 % à domicile,
    •      19 % dans des maisons de retraite,
    •      3 % en clinique privée.

 La plupart des causes de décès sont concernées par la surmortalité.
Dans les cas de surmortalité observés en 2003, les causes directement liées à la chaleur (coups de chaleur, déshydratations, hyperthermies) représentent 28,9 % des décès, les maladies cardio-vasculaires 20,6 % et les maladies de l'appareil respiratoire 7,7 %.

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