"La Vie Hospitalière"

mardi 24 août 2010

Grève illimitée à compter de septembre de la pénibilité du travail de nuit.

le Syndicat National des Praticiens Anesthésistes-Réanimateurs Élargi (SNPHAR-E) a déposé un préavis de grève nationale illimitée de la pénibilité (permanence des soins : travail de nuit, gardes et astreintes) à partir du 1er septembre à 18 heures. Soins urgents et non urgents sont concernés.

Cette organisation syndicale veut faire pression une semaine avant la discussion parlementaire sur la réforme des retraites pour que soient prises en compte les propositions spécifiques sur la pénibilité du travail de nuit, tout particulièrement en milieu hospitalier.


Ci-dessous son communiqué de presse du 23 août:

Le SNPHAR-e dépose un préavis de grève illimitée de la pénibilité, à compter du 1er septembre 2010. Depuis la signature du relevé de conclusions de mai 2008 qui devait mettre en place une reconnaissance du travail de nuit pour les médecins de la permanence des soins, nous rencontrons le plus grand mépris des pouvoirs publics.

L’engagement signé de mise en route des négociations est resté lettre morte.

A l’occasion de la réforme des retraites, et du débat sur la pénibilité, nous sollicitons urgemment un débat public et législatif sur la problématique du travail de nuit des soignants qui accueillent et prennent en charge, la nuit, les patients sur l’ensemble des hôpitaux publics du territoire. Parmi eux, les médecins hospitaliers que nous représentons paient un lourd tribut.

Ce travail de nuit fait partie de nos missions de service public ; nous sommes fiers de l’assurer sous forme de garde sur place ou d’astreinte à domicile. Tous les médecins de la permanence des soins effectuent 4 à 5 ans de leur carrière en travail de nuit. Une abondante littérature scientifique et des rapports successifs de l’Assemblée nationale ou du Conseil Economique et Social prouvent que cette
forte contrainte au travail dégrade l’espérance de vie en bonne santé et la qualité de vie, d’autant que s’y additionnent d’autres pénibilités reconnues : horaires alternants, grandes amplitude de travail, contraintes organisationnelles. (1)


Cette pénibilité est niée par le projet de loi sur les retraites, et le terme même de pénibilité résonne

comme une insulte ou un non-sens aux oreilles de nos interlocuteurs ministériels. Pourtant, c’est une

réalité concrète et sa négation est probablement en partie responsable de la désaffection des

jeunes médecins pour l’exercice hospitalier.

L’actuel projet de réforme des retraites envisage de nous faire continuer à ce rythme jusqu’à 67 ans

pour une pension à taux plein, avec une démographie qui nous obligera à continuer les gardes jusqu’au

bout ! Ce n’est pas sérieux ! Qui acceptera une péridurale réalisée, à 3 heures du matin, par un médecin

de 66 ans, usé par le travail ? Nous voulons une réforme juste.

« Travailler la nuit nuit gravement à la santé » : nous devons être entendus. Des mesures

compensatoires du travail de nuit doivent, à partir d’un certain nombre de nuits

effectuées, être incluses dans la réforme des retraites. Par le lancement d’une grève de

la pénibilité avec assignation pour chaque garde et astreinte, nous signifions aux

pouvoirs publics, aux élus, et à nos patients que nous voulons être entendus.

Nous appelons également l’ensemble des médecins hospitaliers à une grève totale des soins

urgents et non urgents, le mardi 7 septembre 2010. Nous manifesterons, aux cotés de ceux qui

refusent l’indifférence, l’arbitraire et l’injustice.



Docteur Nicole Smolski

Présidente

Docteur Bertrand Mas

Vice-Président

Docteur Yves Rébufat

Secrétaire Général

Syndicat National

des Praticiens Hospitaliers

Anesthésistes Réanimateurs Elargi

Membre adhérent et fondateur de l’Intersyndicat National des Praticiens Hospitaliers, INPH

Membre adhérent de la Fédération Européenne des Médecins Salariés, FEMS

1) http://www.snphar.com/data/upload/files/SNPHARe_TravNuit.pdf

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